Emilie June S- 27/10/2024

La poésie comme exutoire

Naomi nous parle avec des chapitres courts, des pensées, des instants présents comme photographiés puis retranscrits sur le papier, des morceaux de vie de sa communauté Innue, autochtone, vivant dans une réserve au Québec. Elle nous raconte la vie dans la réserve, les rencontres, la précarité, le rejet de l'extérieur et le traitement des ces hommes et ces femmes. Elle va quitter cette réserve et nous allons suivre son chemin de vie. Naomi va partager ses ressentis face à la vie, son quotidien et ses difficultés d'une mère seule avec un bagage culturel riche et pourtant trop dénigré. Avec un langage brute, des pensées fulgurantes, de courtes phrases, elle construit son récit et l'histoire de sa vie et son peuple. Comme une mélodie il est difficile de ne pas être émue face à ce roman. Ça pourra en rebuter quelques uns et pourtant il émane une poésie magnifique. "+r « On ne voit dans la nuit que ce que les mains peuvent toucher » Ce livre est court, environ 150 pages mais nous sommes embarqués avec elle dans ces tranches de vie. C'est une écriture authentique, simple, prenante et touchante. Elle rend hommage à sa culture Innue poétiquement tout en dénonçant le traitement de l'Amérique blanche face à cette population. Une femme battante, forte et intelligente, très très loin des clichés. Une œuvre marquante pour moi et un beau coup de cœur. Laissez vous emporter par la magie des mots de Naomi Fontaine