Lou Knox- 10/10/2022

La maison hantée

À la première lecture de La Maison hantée, je me souviens m’être demandé si Shirley Jackson n’était pas un peu surestimée ; malgré son implacable talent pour concocter une atmosphère pesante, j’avais trouvé le rythme du roman très lent et m’étais du coup un peu ennuyé. Comme beaucoup, j’ai vu la série Netflix qui s’en inspire, et bien que l’histoire n’a absolument rien à voir avec le matériau original, je crois qu’on retrouve aussi ce rythme lent … et il faut l’avouer ectoplasmique qui colle à la peau et vous empêche de faire autre chose. Cette seconde lecture m’a complètement envouté, j’ai adoré plonger dans le côté lugubre de cette maison qui semble prendre vie (ok, c’est pas le même level de La Maison des feuilles de Danielewski - que je vous recommande chaudement) et il y a quelque chose de fascinant à projeter chaque pièce de Hill House et d’imaginer s’y balader à l’intérieur pour se foutre une vraie chtouille. Mais ce qui m’a le plus marqué n’est pas forcément la montée de frissons qu’on se prend - surtout quand on lit ça seul chez soi le soir et que chaque bruit prend une toute autre importance que leur banalité habituelle. Non.

C’est la montée de la folie du personnage principal qui ne m’avait pas du tout saisi la première fois. Et c’est ce qui m’a le plus fait peur je crois… Voila, c’est en ça que Shirley Jackson est une vraie reine de l’horreur ; parce qu’on s’attend forcément a avoir peur à cause de la maison hantée, mais finalement la maison prend littéralement possession d’un personnage et c’est ce qui est le plus glaçant finalement dans cette merveilleuse pépite gothique américaine ! Ahlalala, c’est malin, maintenant j’ai envie de relire Nous avons toujours vécu au château ! Nickel ! #shirleyjackson #lamaisonhantee #thehauntingofhillhouse @editionsrivages #litteraturefantastique #rivagesnoir #avislecture #libraire #librairieindépendante #bookstagramfrance #bookworm