Une jeune femme de vingt ans fait sa déposition face à deux policiers. Il s'agit de démêler les fils d'une histoire compliquée, les termes juridiques (abus de faiblesse, trafic d'influence...) ne s'imposent pas forcément, c'est délicat, le maire est impliqué.
De sa belle écriture que le lecteur averti lui connaît, loin de l'esthétique réaliste, Tanguy Viel dresse le portrait d'une trop belle jeune femme, lucide mais naïve, car la lumière existe grâce à la l'ombre. Des choses se font à son corps défendant, la sidération, l'hébetude transforme la jeune femme en victime, mais Laura a de l'aplomb, la stupeur dépassée, elle n'en reste pas là, une colère salvatrice l'envahit.
C'est une manière pour l'écrivain de parler de la condition féminine, une première partie plutôt focalisée sur le point de vue de Laura cerne le sujet, la deuxième partie en élargissant la focale englobe l'environnement. Le lecteur attentif sortira du roman avec quelques questions relatives aux ellipses narratives.
"Notre perception de la réalité ne résulte pas d'une rencontre spontanée avec les choses, elle (...) est médiatisée." (A. Maziarczyk), c'est à la fois le sujet du récit et sa recherche formelle, une nouvelle tentative de raconter autrement le corps et son appropriation.
Encore un roman qui est pour Tanguy Viel une très belle réussite.
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