Je viens de terminer ce roman et, c’est incroyable comme tout est beau chez Yoko Ogawa. Une beauté faite de mots qui semblent s’effriter et qui pourtant viennent squatter autant le coeur que les poumons, la buée dans les yeux, le reflux qui fait gonfler la boule dans la gorge.
Et je trouve ça incroyable que, de parfaits étrangers aux coups que vient nous asséner la vie à l’instant T de la lecture, interviennent presque de manière métaphysique afin de nous border.
Il y a quelque chose d’holistique chez Yoko Ogawa, une grandeur dans les petites choses, une force dans la fragilité. Un goût amer qui perdure tellement qu’on finit par en saisir des notes sucrées, en filigrane. À la frontière de l’onirisme et de la dystopie (une ville où les établissement liés aux enfants sont détruits, se délabrent, et où les enfants ont tous disparus), Ogawa décortique le deuil. Elle l’explore, l’étale, l’étire tellement qu’on se demande comment il peut rester autant de place pour les petites choses, les boites, les adultes, les souvenirs qui rapetissent.
Ça fait mal, ça bloque, ça s’embue. Ça finit pourtant par détourner d’une réalité un peu trop insupportable et constitue un cocon honnête où la douleur peut se lire comme ce de quoi elle est constituée : doux-leur.
Et, c’est, intrinsèquement, indubitablement, inconfortablement.
Beau.
Traduit du 🇯🇵 par Sophie Refle
#yokoogawa #actessud #litteraturejaponaise
Petites boites
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