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Barry Walker, dandy septuagénaire autosatisfait, a pris sa décision : il va enfin quitter la femme qui partage sa vie depuis 50 ans et se mettre en ménage avec son amant. Mais avant, il lui faut convaincre ledit amant que cette fois-ci, il ne se débinera pas au dernier moment, trouver le bon moment pour demander le divorce à son dragon d'épouse, tenir tête à ses deux redoutables filles, et gérer son petit-fils arriviste. Il s'avère, en outre, que le sieur Walker a beau se considérer comme un intellectuel raisonnable, il est lui-même un pesant personnage, pédant, égoïste, borné, et facilement méprisant avec son entourage. Seul le brouillard de rhum dont il ne sort jamais le persuade de sa supériorité sur son prochain. Barry Walker, narrateur de mauvaise foi, est follement attachant, et en même temps tout à fait insupportable. Je suppose qu'on peut dire qu'il est... Attachiant. Putain qu'est-ce que j'avais envie que ça marche pour ce vieux merdeux. Qu'il se réconcilie avec son petit-fils, qu'il réussisse son divorce avec sa femme, et qu'il vive enfin sa meilleure (fin de) vie avec ce pauvre Morris qui l'attend depuis 50 ans. Sa femme aussi j'avais envie qu'elle soit enfin heureuse, la pauvre qui prie obsessionnellement depuis 50 ans pour que son mari l'aime enfin, sans savoir que le problème ne vient pas d'elle. Il y aussi les amis branchés de leur fille cadette, une bande colorée de queers très out et très agaçants pour l'homophobie internalisée de ce pauvre Barry, qui l'aident à réaliser qu'on est plus dans les années 60 et que se faire suicider parce qu'on est pédé, à Londres en 2010, ça n'arrive plus (🤞🏻). Il y aussi leur fille ainée, que son père ne perçoit que comme une féministe mal baisée et une emmerdeuse hystérique, avant de se rendre compte que, peut-être... Le problème vient de lui. Le livre est court, le voyage est semé d'embûches, et la fin est apaisée. Heureusement.