Alexandra_Z- 01/04/2024

Un hommage aux pionnières, d’une plume sarcastique à souhait 👩‍🏭 ⚽️ 🧑‍🏭

J’ai été attirée par ce roman parce que fan de football et joueuse de football féminin. Comme je m’y attendais, un régal de lecture, mais pas pour les raisons que j’aurais pensé. Stefano Massini donne de la voix, du corps et surtout du pied aux onze ouvrières de la Doyle & Walker Munitions qui, pendant la Première Guerre mondiale, sont devenues joueuses, d’abord timidement, puis franchement. Mais il ne le fait pas n’importe comment. Il écrit en vers libres, avec un rythme unique et un humour décapant. C’est tellement original et bien vu. Chaque femme - ouvrière - joueuse - épouse est unique. D’Olivia Lloyd, la latérale droite intellectuelle, à Haylie Owen, la milieu défensive socialiste aux idées révolutionnaires, en passant par l’avant-centre Brianna Griffith, dont le modèle n’est autre que Jeanne d’Arc. Je souriais à chaque phrase, à chaque attitude footballistique, à chaque critique sous-jacente. Les hommes sont sur le front, les femmes les remplacent. Elles souffrent de la guerre, elles-aussi, mais qui s’en soucie ? C’est à elles de prendre soin des autres, pas l’inverse. Alors quand la guerre prend fin, le football féminin, cette blague que seule une guerre a pu permettre, c’est terminé : tout doit rentrer dans l’ordre. En racontant l’histoire du Ladies Football Club avec tant d’originalité, Stefano Massino rend hommage aux pionnières, à leur courage. Ce court roman se savoure, et on se délecte de chaque paragraphe.