litteraire_venere- 13/06/2024

La claque, les larmes, l’admiration

Ce récit est époustouflant. Je ne connaissais pas grand chose à l’histoire de l’Afghanistan et le petit aperçu qu’on découvre est atroce. Voir Sami grandir dans ce cadre, ce qu’ont subi ses parents et ce que subissent les Afghans est révoltent. Tout le périple qu’ils suivent pour sortir d’Afghanistan et rejoindre la France paraît être tiré d’un film tellement ça nous paraît irréel que ce genre de réalité existe encore de nos jours. Sami Nouri est d’un courage, d’une résilience, d’une obstination et d’une volonté de vivre stupéfiante, je crois que je n’ai jamais vu ça. Son ambition, également, peut paraître démesurée et utopique mais quand on voit où il est arrivé, on ne peut que l’en féliciter. Certes, il a rencontré de bonnes personnes qui ont leur part de responsabilité dans sa situation actuelle mais pour le plus gros, c’est à lui qu’il le doit. Il y a comme une séparation dans le récit. Entre son enfance, jusqu’à ce qu’il arrive au foyer puis qu’il intègre le collège, et quand il parvient à enfin commencer sa scolarité et surtout à intégrer le lycée qui l’attirait tant, et qui lui ont permis de faire ces stages aux impacts primordiaux. J’avoue avoir eu des larmes quand il retrouve sa mère et sa sœur. On sentait que même s’il évoluait et qu’il réussirait ce qu’il faisait, il y avait ce manque, ce vide en lui, qui ne pouvait être compensé qu’en étant avec sa famille. Au delà du récit de vie, cette autobiographie est ainsi intéressante pour deux raisons: la question de la migration est primordiale et beaucoup vivent des choses atroces avant d’arriver en France et rien ne garantit qu’ils trouveront des situations stables, et la méritocratie peut exister, pour peu qu’on tombe sur les bonnes personnes et qu’on soit assez résolu pour ne jamais lâcher l’affaire même quand des horreurs vous laminent l’existence sans cesse.