Kimi no knife. Vol. 10

Panini manga a enfin édité cette série jusqu'au bout ! Après une première édition avortée au sixième tome en octobre 2013, l'éditeur a lancé une réédition à partir de juin 2021 et a mené à bien la sortie de tous les tomes. Seul point négatif côté édition, les couvertures qui n'ont pas repris celles de la publication japonaise : je trouve ces couvertures de l'édition française vraiment hideuses et ne donnent pas du tout envie de découvrir le manga (sur les photos, les tomes 1 à 6 sont celles de la première édition et les tomes 7 à 10 sont celles de la seconde) J'aime beaucoup le soin apporté au dessin des personnages. Le trait est fin et agréable à regarder. Toutefois, on pourra reprocher à la mangaka un manque de dynamisme des planches, l'attitude des personnages étant un peu figée, raide, avec certains gestes qui manquent de naturel. Le rythme des premiers tomes est assez lent, cette impression étant accentuée par le léger défaut mentionné ci-dessus. Mais qu'on ne s'y trompe pas. La force de ce manga est bien son scénario, véritable tragédie criminelle dont l'intrigue se construit comme un puzzle implacable et dont le rythme ne va aller qu'en s'accélérant. Une pointe de fantastique vient relever le tout et permet de développer le sentiment de culpabilité de Shiki face aux meurtres qu'il commet. C'est d'ailleurs le personnage qui a la plus belle évolution au fil des chapitres : d'un personnage plutôt effacé et attentiste, il va prendre de l'assurance tout en conservant son humanité, malgré ses actes, et prendre son destin en main, même si celui-ci le conduit inéluctablement à sa perte. Le thème de la vengeance est aussi omniprésent : c'est le fil conducteur de l'histoire sur plusieurs niveaux, ce qui ajoute un réel suspense tant Shiki a une épée de Damoclès au-dessus de lui. Bref, une série assez prenante malgré son léger manque de rythme au début mais qui finalement tient toutes ses promesses grâce à la grande maîtrise de son scénario et de ses personnages torturés.