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Résumé
« Regardez, la boucle du chiffre commence à se remplir de temps ; elle contient le monde. Je commence à tracer un chiffre, le monde est dans la boucle et moi, je suis dehors ; je le referme - là - et le scelle, il est complet. Le monde est complet et je suis en dehors, je crie, "Oh, sauvez-moi, je ne veux pas être chassée de la boucle du temps ! " » Virginia Woolf, Les Vagues, 1931
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7 avis sur ce livre
- Mylaroid- 29/03/2020Une métaphore de la vieAvec Les Vagues, Virginia Woolf nous livre une métaphore de la vie. Les sentiments se révèlent, s'épanouissent, se contredisent, s'ensevelissent, ressuscitent, dans un mouvement perpétuel rappelant le titre de l'ouvrage. L'Homme, malgré les expériences qui le forgent, ne peut parvenir à jeter l'ancre sur les terres rassurantes de la certitude. Il est condamné à errer dans des eaux mouvementées, mais pas moins palpitantes, en quête de la Vérité. Par le biais de vibrantes descriptions, témoignage de la relation profonde qu'elle entretient avec elle, la Nature semble être pour l'autrice le seul point fixe auquel se rattacher. Car les vagues continueront toujours à se briser sur le rivage...90
- Sonneur- 19/03/2024Woolf 1931 : eaux mouvantes.Le lecteur se laisse porter par ces vagues comme s'il faisait la planche dans le courant de la marée, dans les échos entrecroisés de ces six monologues intérieurs. Se laisser porter n'implique pas ici une lecture passive : la concentration et l'agilité sont requises devant ce texte à rebonds, ce puzzle devant lequel on mène l'enquête. Voici le roman (1931) de Woolf dont on pourrait penser qu'il est le plus influencé par Joyce dont pourtant elle n'appréciait que modérément "Ulysse" (1922), Joyce qui attribuait l'invention du monologue intérieur à Edouard Dujardin dans son roman "Les lauriers sont coupés" (1887). Mais Woolf fait tout autre chose que Joyce ou Proust : un livre unique, un hapax dans son oeuvre, à la limite du roman et de la poésie. Ces vagues, toujours recommencées, alimentent un texte prenant l'allure d'un poème élégiaque dans lequel les personnages ne sont plus que leurs pensées, fantômes qui renvoient au passé tous les types romanesques de la littérature du XIXème anglais, un écrit dans lequel Woolf atteint le plus haut degré de la maîtrise formelle. "Nous ne sommes que des silhouettes, des fantômes creux qui bougent dans un brouillard sans décor." p. 124 Ces vagues peuvent paraître expérimentales, elles invitent néanmoins à un vécu sensuel de lecture, la poésie qui s'en dégage étant sans limites, à la mesure de la rêverie qu'elle implique. On le lit donc aujourd'hui dans trois traductions différentes (celles de Marguerite Yourcenar, de Cécile Wajsbrot, celle de Michel Cusin parue dans La Pléiade), c'est un chef-d'œuvre qui vaut bien qu'on joue, et on se réfère avec intérêt au journal de traduction de Christine Jeanney en cours sur son site Internet "Tentatives", un travail passionnant qui montre l'inépuisabilité des lectures qu'on peut faire d'une telle oeuvre. Woolf tu nous tiens jusqu'au dénouement mélancolique qui, dans la solitude et le silence, serre la gorge et mouille les yeux. Pour le plaisir, voici le début du roman dans les trois traductions que nous avons lues : "Le soleil ne s'était pas encore levé. La mer et le ciel eussent semblé confondus, sans les mille plis légers des ondes pareils aux craquelures d'une étoffe froissée. Peu à peu, à mesure qu'une pâleur se répandait dans le ciel, une barre sombre à l'horizon le sépara de la mer, et la grande étoffe grise se raya de larges lignes bougeant sous sa surface, se suivant, se poursuivant l'une l'autre en un rythme sans fin. Chaque vague se soulevait en s'approchant du rivage, prenait forme, se brisait, et traînait sur le sable un mince voile d'écume blanche." Traduction de Marguerite Yourcenar "Le soleil n'était pas encore levé. La mer ne se distinguait pas du ciel mais elle était un peu froissée, telle une nappe marquée de plis. À mesure que la lumière blanchissait, une ligne sombre s'étirait à l'horizon, séparant la mer du ciel et la nappe grise se striait sous sa surface de larges bandes mouvantes qui se suivaient, se poursuivaient perpétuellement. Approchant du rivage, chaque barre levait, gonflait, se brisait, étendait un voile d'écume fine sur le sable." Traduction de Cécile Wajsbrot "Le soleil ne s'était pas encore levé. La mer ne se distinguait pas du ciel, sauf que la mer se plissait légèrement comme si une étoffe avait des rides. Progressivement, à mesure que le ciel blanchissait, une ligne sombre marqua l'horizon qui séparait le ciel de la mer et l'étoffe grise se barra de traits épais qui se déplaçaient, les uns après les autres, sous la surface, se suivaient, se poursuivaient, perpétuellement. À mesure qu'elles approchaient du rivage chaque barre se soulevait, s'enflait, se brisait et balayait un fin voile d'eau blanche sur le sable." Traduction de Michel Cusin50
- sophiə- 12/08/2024Une fois qu'on est dedans, elle est bonne 🌊Sans vouloir filer trop loin la métaphore de la mer; c'est quand même comme entrer dans l'eau: c'est difficile mais beau et agréable alors on persévère. Une fois que le tiers est passé, on s'y sent bien et se laisse porter. Et à la fin, on est un peu triste de devoir sortir.40
- 0_petitPRINCE_0- 18/05/2024Entité constituée de 6 individusMonstre marin sur terre qui affronte la solitude20
- Nathan- 17/03/2023Rien panéFranchement j'ai recommencé 2 fois. Et je pense être quelqu'un de persévérant mais j'ai pas pu 😐 Vraiment confus. Trop complexe, flou, ennuyeux... Vraiment désolé.10
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