Le silence de la mer : et autres récits

Les nouvelles de ce recueil ont toutes été écrites durant la seconde guerre mondiale, Vercors étant un auteur résistant clandestin. De par cette contemporanité avec l'action qu'elles décrivent, ces nouvelles transmettent parfaitement les sentiments de l'époque, cette impuissance, cette révolte, cette répulsion. La dernière L'imprimerie de Verdun m'a extrêmement touchée. C'est un sujet inhabituel, celui d'un homme ayant foi en Petain, un "maréchal nous voilà", trahi dans sa foi. Ce recueil montre le besoin de résistance et de témoignage pour ne pas rester passif face aux événements.

(Retrouvez tous mes avis lectures sur mon Instagram, Tiktok et ma page Facebook @ocean.ofbooks) • Titre : "Le silence de la mer et autres récits." • Genre : Recueil de nouvelles. • Thèmes : Occupation de la France par l'Allemagne, guerre, résistance. • Auteur(e) : Jean Bruller (Vercors) • Éditeur : Livredepoche Albin Michel • Note : 4,6/5 • Extrait : "Je ne puis sans souffrir offenser un homme, fût-il mon ennemi." • Résumé : "Le Silence de la mer, publié le 20 février 1942, fut le premier livre des Éditions de Minuit, fondées clandestinement à l'automne 1941 par Vercors (pseudonyme de Jean Bruller) et Pierre de Lescure. Le récit met en scène une famille française qui oppose son silence à l'officier allemand qu'elle a été contrainte de loger, révélant ainsi "le vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui se nient et qui luttent". Vercors invitait les Français à refuser l'occupation allemande, la trahison de Pétain et les pièges d'une propagande prônant le mariage des deux peuples, alors qu'elle masquait la barbarie et la servitude. Sa nouvelle fit entrer le livre en guerre, en proposant une voie d'insoumission aux écrivains, et connut un grand retentissement dans le monde. Les autres récits, qui accompagnent Le Silence de la mer, ont pour cadre la France occupée par l'Allemagne hitlérienne. Tous invitent l'homme, conscient de ses devoirs, à l'engagement et à la dignité." • Avis : Une histoire racontée dans le silence, un silence comme réponse à l'occupation, un silence pour lutter. J'ai connu Vercors grâce au téléfilm de Pierre Boutron, sorti en 2004, qui m'avait beaucoup touché. J'avais été ému par cette histoire et le courage de cette famille qui, par le silence, s'oppose à l'occupation. Mais j'avais également ressenti de la sympathie pour l'officier allemand Werner von Ebrennac. Me replonger dans les récits de Vercors fut un immense plaisir. On sent le courage, la résistance, ce désir de raconter, d'être libre et le tout, sans la moindre haine. Toute la beauté de l'œuvre est là, dans la dignité, dans l'espoir et l'insoumission. Ces nouvelles tout comme son auteur ont une histoire, une histoire qui nous concerne tous, notre Histoire. Jean Bruller était un résistant, avec sa plume et ses mots pour seules armes.

Une nouvelle écrite et publiée sous l’occupation, le 20 février 1942, par Jean Bruller (Vercors). Ce dernier ayant créé clandestinement les Éditions de Minuit avec Pierre de Lescure. La nouvelle principale donnant son nom au recueil raconte l’histoire d’un vieil homme et de sa nièce contraint d’héberger un officier allemand. Ce dernier loin d’être hostile à leur égard, va même tout faire pour gagner leur sympathie. En ventant notamment son amour pour la culture française. Mais ses hôtes vont s’enfermer dans un mutisme en signe de résistance face à l’occupant. En lisant cette nouvelle (50 pages environ) on se rend compte du courage qu’il a fallu pour l’écrire et la publier en pleine occupation. Lorsque l’on se replace dans le contexte de l’époque, on se rend compte à quel point ces écrits ont pu être salutaires et vecteurs d’espoirs. Ils s’adressent aussi bien aux résistants de la première heure, qu’à ceux tentés par la soumission vichyste. Pour Vercors, il ne peut y avoir d’entente cordiale avec l’ennemi. Pas de couple franco-allemand ou d’Europe où la France serait vassalisée, sous la coupe allemande. Il met aussi en garde contre la trahison des élites françaises incarnée par la figure du Maréchal Pétain. La nouvelle « L’imprimerie de Verdun » est de loin ma préférée du recueil, car elle démontre que ce sont les événements qui dictent le courage ou la lâcheté. Les guerres ont ceci de pervers, qu’elles révèlent la vraie nature des individus. A faire lire à tous les moralisateurs contemporains, qui, du haut de leur confort nous expliquent qu’ils auraient été des résistants de la première heure. Le dossier en fin de livre est très éclairant sur la création des éditions de Minuits. La réception à l’international de « Le silence de la mer », ainsi que les éléments de la vie de Jean Bruller qui ont servi de base à certaines nouvelles.

Courte nouvelle dont on a du mal à comprendre réellement le message du livre... assez déçue, cela aurait pu être plus poignant

Le silence de la mer dépeint une famille française qui est forcée de loger un officier allemand en 1942. En signe de résistance et afin de rester digne, elle va opposer son silence à cet officier. Vercors a écrit ce recueil de nouvelles comme un plaidoyer en faveur de la résistance. Chacune de ces nouvelles montre une manière de résister à l’occupation allemande. Le silence de la mer, en particulier, a été le premier livre imprimé aux éditions de Minuit de manière clandestine en 1942.