Une nouvelle écrite et publiée sous l’occupation, le 20 février 1942, par Jean Bruller (Vercors). Ce dernier ayant créé clandestinement les Éditions de Minuit avec Pierre de Lescure.
La nouvelle principale donnant son nom au recueil raconte l’histoire d’un vieil homme et de sa nièce contraint d’héberger un officier allemand. Ce dernier loin d’être hostile à leur égard, va même tout faire pour gagner leur sympathie. En ventant notamment son amour pour la culture française. Mais ses hôtes vont s’enfermer dans un mutisme en signe de résistance face à l’occupant. En lisant cette nouvelle (50 pages environ) on se rend compte du courage qu’il a fallu pour l’écrire et la publier en pleine occupation.
Lorsque l’on se replace dans le contexte de l’époque, on se rend compte à quel point ces écrits ont pu être salutaires et vecteurs d’espoirs. Ils s’adressent aussi bien aux résistants de la première heure, qu’à ceux tentés par la soumission vichyste. Pour Vercors, il ne peut y avoir d’entente cordiale avec l’ennemi. Pas de couple franco-allemand ou d’Europe où la France serait vassalisée, sous la coupe allemande. Il met aussi en garde contre la trahison des élites françaises incarnée par la figure du Maréchal Pétain. La nouvelle « L’imprimerie de Verdun » est de loin ma préférée du recueil, car elle démontre que ce sont les événements qui dictent le courage ou la lâcheté. Les guerres ont ceci de pervers, qu’elles révèlent la vraie nature des individus.
A faire lire à tous les moralisateurs contemporains, qui, du haut de leur confort nous expliquent qu’ils auraient été des résistants de la première heure.
Le dossier en fin de livre est très éclairant sur la création des éditions de Minuits. La réception à l’international de « Le silence de la mer », ainsi que les éléments de la vie de Jean Bruller qui ont servi de base à certaines nouvelles.
Résistance par la littérature
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