La villa des lauriers-roses

Lorsque j'ai vu ce livre la première fois, j'avoue être tombée sous le charme de la couverture et du titre. Cette femme regardant une villa, avec des lauriers en fleurs, ce rose, ce vert, tout cela était très attirant. Puis, en lisant le résumé, j'ai vu qu'il allait être question d'Histoire, de passé influant sur le présent, et ça j'aime beaucoup, un peu comme la saga des Sept Sœurs de Lucinda Riley. C'est toujours très intéressant de lire ce genre de romans qui reviennent sur des moments forts de notre Histoire, et qui en même temps raconte la vie de personnes comme vous et moi.  Je me suis donc retrouvé dans une double temporalité. Tout d'abord, en 2016, à Hamburg, avec Jule. C'est une jeune femme dynamique, que son compagnon vient de quitter pour une autre femme. Jule gère un café "La perlette des plages", où elle confectionne aussi de très bons desserts, elle se passionne pour toutes les sortes de café qu'il peut y avoir. Son affaire ne tourne pas aussi bien qu'elle le voudrait, elle a des problèmes financiers, elle tient énormément à son café, et ne peut se résoudre à le vendre. Ainsi, pour aider un peu, elle a commencé une activité secondaire, au titre évocateur de "J'écris ton histoire", et comme il l'indique, elle met par écrit ce que des personnes viennent lui raconter sur elles, sur leurs familles, afin d'avoir un livre de leur vie. C'est ainsi qu'elle voit arriver dans son café, Johanna, une personne âgée, qui lui amène un cahier qu'elle a trouvé dans son grenier et est écrit par Sophie, ainsi qu'un mystérieux médaillon. Toutes deux vont essayer d'en apprendre plus sur cette femme.  Et donc, on suit également Sophie, toujours à Hamburg, mais à partir de 1936. On lit en même temps que Jule et Johanna le cahier qu'elle a écrit. Sophie est une jeune femme, fille d'un marchand de café influent, elle vit avec ses parents et son frère Lennie dans une très belle villa, où il y a des lauriers roses qui poussent (d'où le titre, ces lauriers auront une grande importance). Nous sommes à l'aube de la seconde guerre mondiale, au moment où l'Histoire bascule vers la noirceur. Sophie est une jeune fille libre, qui se sent étriquée dans les conventions de ses parents. Elle est d'ailleurs amoureuse de Hannes, le fils de la cuisinière, ce qui, vous vous doutez, ne peut être accepté par ses parents. Seulement, Sophie ne veut pas renoncer à Hannes. Mais un lourd secret pèse sur cette famille, d'ailleurs pas qu'un seul, mais ça on le découvrira plus tard. Tout va être compliqué pour Sophie, et en plus, les troubles politiques commencent, rendant la situation de la jeune fille encore plus difficile.  Je pense que ce n'est pas spoiler que de dire que les deux histoires ont un rapport, que le passé a un lien avec le présent. Mais je n'en dirais pas plus, car nous le découvrons petit à petit, et jusqu'à la fin du livre, d'autres révélations tombent sur les liens de parenté, sur la vie de certains avant et pendant la guerre. Tout pourrait faire exploser cette famille. J'ai beaucoup aimé suivre ces femmes, celles du présent comme celles du passé. Elles ont des caractères forts. Et tout le long, je me suis amusée à trouver des liens entre Sophie et Jule ou entre Johanna et Jule ou entre d'autres personnages. Parce qu'il n'y a pas que ces trois femmes, il y a aussi des hommes, Nils, l'intriguant, Malte, le grand ami de Sophie, et d'autres encore qui arrivent dans les vies au fur et à mesure. J'avais deviné certaines choses, mais j'avais des doutes, par contre je ne m'attendais pas à d'autres révélations. Ce n'est pas l'envie qui me manque de tout vous dire, tellement j'ai aimé l'intrigue, mais ce serait vraiment gâcher le plaisir de la découverte.  Tous ces secrets forment un suspense qui s'intensifie au long des pages, qui se tournent alors avec de plus en plus d'envie de savoir. Arrivée aux deux tiers du livre, je n'arrivais plus à le lâcher, car le passé commençait à se confondre avec le présent, les événements s'accéléraient, j'ai eu peur pour certains personnages, pour leurs vies, l'oppression allemande devient de plus en plus forte. Le carnet de Sophie se termine en aout 1943, avec des coupures dans le temps, mais j'ai suivi Sophie, sa famille et ses amis pendant toutes les années de la guerre. J'ai beaucoup aimé tout le côté historique, et sa façon de se mélanger au présent. L'autrice est revenue sur des événements qui ont bouleversé bon nombre de vies, sur la persécution des juifs bien sûr, mais pas seulement, il ne faut pas oublier les autres personnes persécutées par les allemands, enfin les aryens. J'ai vraiment apprécié que l'autrice souligne le calvaire qu'ont vécu les homosexuels pendant cette période, qui se cachaient, et si leur relation était découverte, ils vivaient des moments atroces. Elle parle aussi de ces allemands qui n'étaient pas pronazis. Beaucoup ont tendance à faire l'amalgame, mais il y avait aussi des personnes comme vous et moi, qui ne soutenaient pas Hitler et sa propagande, et qui avaient tout simplement le souci de nourrir leur famille et de survivre. Ce sont des choses que l'on oublie souvent, et c'est bon qu'un roman avec une histoire entre des personnages fictifs revienne sur ces faits réels.  Cette double temporalité donne beaucoup de rythme à la lecture, car on passe de chapitres au présent à ceux au passé. On quitte le personnage dans un moment important, et on a hâte de le retrouver, ou on apprend un détail important, on sait qu'il va avoir une influence, et on a vite envie de savoir. Il y a donc des chapitres au présent, où l'on est avec Jule, la narration est à la troisième personne du singulier, ce qui permet de garder une certaine distance avec elle qui n'est pas négligeable pour gérer les sentiments. Les chapitres au passé ont une double narration, les parties du cahier sont retranscrites à la première personne, vu que c'est Sophie qui est la narratrice, et il y a aussi des parties à la troisième personne où c'est plus général. C'est là que parfois je me suis un peu perdue. Les parties entre présent et passé sont bien soulignées avec les dates et lieux. Par contre les parties du passé entre le journal et le récit ne sont pas délimitées, il y a juste la police d'écriture qui change entre le journal et le récit, et c'est parfois un peu troublant au départ pour comprendre où on en est. Je me suis donc un peu perdue au début, il fallait aussi le temps que je m'habitue aux personnages, à leurs noms. Une fois tout cela bien assimilé, je n'ai plus eu aucune difficultés. Le style de l'autrice est très fluide, elle raconte très bien, elle décrit très bien les lieux, les décors, les maisons, les villes, sans pour autant alourdir le texte. C'est très visuel, et je suis arrivée sans difficultés à me représenter tous les lieux.  J'ai passé un excellent moment avec ce roman. Je me suis fort attachée à Jule, Johanna et Sophie, j'ai aimé les suivre, j'ai été peinée pour elles, heureuse avec elles. J'ai vraiment réussi à tout bien ressentir. J'ai aussi beaucoup aimé dans le présent, toutes les connaissances de Jule sur le café, son histoire, ses différentes sortes avec des arômes différents, j'ai appris plein de choses que je ne connaissais pas. Par exemple, Joseph Goebbels, un proche d'Hitler, protestait contre les "adorateurs du café" contrôlant ainsi l'importation des grains de café par un Bureau spécial... et plein d'autres infos encore très intéressantes. Jule aime aussi faire des gâteaux, elle m'a fait saliver plus d'une fois, et d'ailleurs, l'autrice a eu l'excellente idée de retranscrire les recettes à la fin du livre, je vais sûrement craquer... Elle a aussi écrit une postface historique, où elle raconte plus en détail l'histoire du café, la persécution des homosexuels ou encore ce que les Hambourgeois ont appelé "le déluge du feu" où pendant quatre nuits fin juillet 1943, Hamburg fut bombardée par les armées de l'air britannique et américaine, créant ainsi un déluge de bombes, et de feu, anéantissant la ville en un champ de ruines et de poussière. J'adore quand mes lectures ont ce double pouvoir de me divertir et de m'instruire en même temps. L'autrice a vraiment rendu son récit très intéressant et addictif.  Si vous aimez les belles histoires, des personnages forts, de l'historique, vous serez comblés avec ce livre. Le final est inattendu avec des dernières révélations que je n'avais pas vues venir. J'ai eu beaucoup de mal à quitter le livre et les personnages, j'avais envie d'y rester encore. Je suis contente d'écrire cette chronique car cela me fait vivre à nouveau un peu avec tout ce petit monde. Je vous recommande vraiment cette lecture, intense et très belle. J'ai découvert Teresa Simon avec ce livre, sa biographie dit qu'elle a écrit de nombreux romans, j'espère que d'autres seront traduits en français car c'est une autrice que j'aimerais relire avec grand plaisir. 

Jo trouve un journal intime de Sophie qui a vécu à Hambourg dans la Villa aux lauriers roses durant la seconde guerre mondiale. Sophie qui ne peut aimé Hannes fils illégitime de la cuisinière. Sophie qui donne naissance à une petite fille. Jo parviendra elle a percé les mystères de famille ?

Une histoire a double temporalité où on suit Julie et Hannah dans le présent qui découvre l’histoire de Sophie dans le passé. J’ai eu une préférence pour la partie sur le passé. L’histoire de Sophie m’a particulièrement captivée. Elle est issue dune riche famille mais est amoureuse du fils de la cuisinière et tombe enceinte. Ce qui est inacceptable pour sa famille. Les 2 histoires s’imbriquent bien et on devine bien entendu qu’elles ont un lien. L’histoire est très prenante. C’est une lecture dense mais que j’ai beaucoup aimé lire. Une belle découverte et la couverture est très jolie.

Le récit alterne ici entre passé et présent. Dans le présent nous suivront Jule, une jeune femme qui tient un café, et qui aide les gens à "écrire leur histoire". Une lettre mystérieuse retrouvée au fond d'une malle ? Une photo d'inconnus ? Jule vous aide à retracer votre histoire. C'est comme ça qu'elle va rencontrer Hannah. Dans le passé, nous suivons Sophie, amoureuse du fils de sa cuisinière, à qui "le pire" va arriver. Alors que l'histoire m'a passionnée, l'écriture m'as vraiment dérangée. Vous avez vu l'anachronisme du string en 1936, par exemple. La façon dont les gens parle, le fait de faire passer certains "n'a zi" pour des gentils, avoir 17 ans en 36 et n'avoir qu'une idée en tete: "se débarrasser de son hymen". Bref, est ce un problème de traduction, ou d'écriture, je ne saurai pas le dire. Heureusement l'histoire est vraiment passionnante et m'a tenue en haleine tout le long. Une fresque familiale, historique, parfaite pour l'été. Merci @ericpoupet et @cityeditions pour cette belle découverte.