La panthère des neiges

Lire un ouvrage de Sylvain Tesson est toujours (pour ma part) un moment précieux. Une bouffée d’air frais. Je l’ai attendu un moment ce livre. Et une fois en main, je n’avais qu’une envie : le parcourir. À travers ces pages, notre écrivain-voyageur national nous emmène au Tibet, en compagnie du photographe animalier Vincent Munier, à la rencontre de la panthère des neiges ; animal fantastique et fantasmé qu’on a longtemps cru disparu. Espèce menacée, elle vit loin des humains dans les plis montagneux de la chaîne himalayenne. L’observer est un privilège, un moment de grâce. Notre écrivain bourlingueur, pourtant si volubile et remuant, s’initie au contact de Munier à l’affût, et apprend à porter un autre regard au temps, à la nature et aux espèces qui l’entoure. Il faut de la patience, de l’abnégation pour avoir la chance d’observer le félin. Et quand enfin il apparaît, c’est l’apothéose, un moment d’exaltation et de beauté fugitif ; d’introspection aussi. Sylvain Tesson nous offre à travers ce récit tibétain une réflexion sur l’animal mais aussi sur l’homme, son rapport aux autres espèces et à son environnement. Si l’écrivain est ressorti grandi de son expérience aux côtés d’un des plus grands photographes animaliers, le lecteur ne peut refermer ce livre sans avoir envie de porter plus attention aux multiples espèces qui jalonnent son quotidien, du simple moineau au chat du voisin. Un beau moment de lecture, de nature et de poésie.

Une fois de plus, Sylvain Tesson livre un un opus de premier ordre ou la panthère des neiges n'est qu'un prétexte à la poésie et à la méditation. Méditation sur la beauté du monde sauvage en train de disparaître sous nos yeux sans grande émotion de la part d'homo sapiens, espèce qui ne respecte rien pas même sa propre espèce. Méditation sur l'art de l'observation. Nous sommes incapables de voir les choses essentielles car nos sens manquent d'entraînement à voir et percevoir l'improbable. Le monde nous observe bien que nous ne sachions le voir. Technophobe assumé, Sylvain Tesson trace le même sillon depuis plusieurs livres : réconcilier nature et culture trop longtemps séparés avec une préférence pour la nature.

Patience... c’est le maître mot de ce bouquin, autant concernant l’histoire que sa lecture. J’ai trouvé l’écriture un peu molle, le début et la fin sont passionnants mais grosse période de vide au milieu. Sinon, magnifique aventure, et quel bel animal !

considérations intéressantes sur le progrès et la modernité mais qui peuvent vite devenir redondantes si vous êtes habitué.e à Tesson. beaux passages sur la nature et l'aventure mais peut-être parfois un peu d'ennui...

Sylvain Tesson m'agace. Il ne raconte rien. Ses livres sont remplis d'aphorismes supposés philosophiques. Que nous dit-il, finalement ? Que les animaux regardent l'homme et que la Révolution industrielle a déséquilibré la nature dans l'Occident ? On n'avait pas besoin de lui pour ça.