Le goût du temps dans la bouche

L'histoire de la famille Bérel débute en 2012 à Brunnby, petite ville de Suède. Nicolas s'est exilé depuis quelques années dans ce pays nordique, la seule solution qu'il a trouvée pour couper les ponts avec sa famille. Un lourd passé semble l'empêcher d'avancer et une rupture amoureuse le hante. Nico se terre très souvent chez lui dans sa solitude et pourtant, il garde un lien très fort avec Suzanne, sa grande tante bientôt centenaire. Les révélations se tissent au fil du récit et nous emmènent sur les traces du passé jusqu'en 1954. La demeure familiale surnommée "Les diables rouges" semble enfouir dans ses murs de lourds secrets. Prudence, Luc, Suzanne, et même Nicolas deviendront les piliers de ce livre. Un roman choral où les personnages voguent au gré de révélations énigmatiques et parfois bouleversantes. Séverine Vidal m'a transportée dans l'univers de cette famille du début à la fin. Des secrets, des malheurs et des aléas de la vie qui m'ont beaucoup touchée. J'ai refermé la dernière page de ce roman très émue par cette ambiance tragique, poignante et poétique.

Dans la famille, il y a Nicolas, musicien exilé en Suède, après un drame qui l’a profondément affecté. Il y aussi Suzanne, sa grand-tante chérie, qui s’apprête à fêter ses cent ans. Il y a enfin André, son grand-père, qui cherche au milieu des années 1950 des réponses à ses interrogations. Entre eux, un secret de famille et une voix, au plus profond d’une grotte, qui fait écho aux blessures qui les hantent et qui détient les réponses qu’ils se posent. Un roman qui nous renvoie tout au long du XXieme siècle, de 1913 à nos jours. Les interrogations du grand-père, le lien entre Nicolas et sa grand-tante Suzanne, le combat de celle-ci pour faire accepter son homosexualité dans les années 50, l’histoire de Nicolas, tout cela nous entraîne au fil des pages et nous accroche. Un roman choral sur les secrets de famille et les liens familiaux. Un bon premier roman bien construit.