Les enfants indociles. Vol. 1. Les portes perdues

J’ai pas le souvenir d’avoir été déçu par des récits narrant l’histoire de gosses qui « passent » au travers d’une porte, d’un terrier ou d’un couloir les menant vers un « autre côté ». Les Portes perdues raconte l’histoire de ces enfants qui n’ont jamais pu rentrer chez eux. (toum toum - façon New York unité spéciale et tout).

Eleanor West, (qui m’a un peu fait penser à la poigne de fer qu’a Miss Peregrine) règne sur un pensionnat qui recueille ces âmes coincées, promettant à la fois de les protéger et de comprendre ce qui leur arrive.

Après avoir vite fait le tour en nous larguant dans ce monde sans nous donner trop d’explications (le livre ne fait que 200 pages), Seanan McGuire passe d’une partie influencée par un onirisme tendance dark à une teen série évoluant vers un slasher …

Et franchement c’est très correct ! Au point de me donner envie de lire le tome 2. Je vous préviens, comme dans beaucoup d’univers créé, il y a une mythologie et un symbolisme propre, sauf que Les Portes perdues ne nous donne pas la clé à chaque fois qui nous permettrai de se repérer … Ce qui risque de vous désorienter à certains moments (si c’est fait exprès, c’est du pur génie par contre).

J’ai pensé à Buffy, Narnia, Alice au pays des Merveilles, Coraline, Harry Potter, et toutes ces portes … m’ont rappelé à quel point il faudrait que je relise La Tour sombre un de ces quatre ! Go go la suite !

J'ai trop souvent eu l'impression que l'auteure écrivait pour elle, ou pour un public cible, et ai dû relire certains passages plusieurs fois jusqu'à leur trouver du sens. Pour cette raison ma lecture n'a pas été si fluide que je l'attendais, et l'intrigue étant courte et linéaire, j'ai eu le sentiment de m'être trituré l'esprit pour... Pas grand chose. Un récit encore flou de diverses personnalités et visions du monde, parsemé de gore et de rêverie. Il ne faut pas s'attendre à une enquête, mais pour autant, j'y ai découvert un style que je ne connaissais pas, et pour ça je ne regrette pas ma lecture, seulement le dosage. Je ne me situe ni en Logique, ni en Amphigouri, ni ailleurs sur la boussole, mon monde n'est pas dans ce livre 🙂

Lu en une soirée, ce roman est super addictif ! Qui n’a jamais voulu savoir ce qui arrivait à Alice après le Pays imaginaire, à Peter quand il accepte de grandir, à tous nos héros d’enfance lorsqu’ils acceptent de revenir à ce qu’on appelle « la réalité » ? Des personnages attachants, une intrigue addictive, une fin à laquelle je ne m’attendais pas, bref, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce titre un bon roman/une bonne novella ! Il sort le 1er septembre 👀

« Tu n’es la porte de personne d’autre que toi-même, et la seule personne à décider de la fin de l’histoire est toi-même » Bilan assez mitigé de mon côté. Pour être parfaitement honnête, j’ai bien aimé l’histoire et je pense qu’il y avait beaucoup de matière à développer. L’idée d’écrire une histoire sur « l’après » ou plutôt le « retour » d’une expérience magique comme celle d’Alice aux pays des merveilles ou de Narnia aurait pu être très pertinente. Cependant et contrairement aux avis que j’ai pu voir, 200 pages ne suffisent pas à correctement developer l’intrigue d’un roman fantastique. Je ne me suis pas attachée aux personnages, bien qu’il y est clairement un effort inclusif (transgenre et asexuelle), même si maladroit parfois. Également, je trouve qu’il manque de détails dans le worldbulding, bien que je pense qu’il commence réellement à partir du deuxième tome. Pour l’écriture en règle générale, je ne peux que me fier à la traduction. Je ne pense pas que ce soit mon type d’écriture préféré, un peu trop enfantine à mon goût. J’aimerais pouvoir le conseiller à des plus jeunes que moi, mais au vu du déroulement de l’histoire, pas si jeune que ça. Cependant, je pense qu’il existe un discours sous-jacent à l’histoire que j’ai beaucoup apprécié. Les enfants cherchent à réintégrer un monde parallèle qu’ils considèrent comme leur maison et dont personne ne peut comprendre l’existence. Je pense qu’il s’agit ici d’un discours sur les marginaux qui ne parviennent pas à s’adapter à la société et préfèrent intégrer un monde dans lequel ils trouvent réellement leur place. Le lien avec l’espoir, le passé et le deuil sont intéressants et je pense que c’est un point très positif du livre.

Un coup de cœur pour cette lecture. L’univers est à la fois étrange et envoûtant. Je me suis laissée porter par l’histoire et j’ai hâte d’y retourner. Une ambiance à mi-chemin entre Mercredi et Coraline où chacun a sa place.