La vie devant soi

Roman bourré de jeux de mots pertinents raconté par un enfant avec ses propres mots et dictés par le regard qu’il porte sur la vie, est plein d’humanité, de solidarité entre différentes cultures. Le "petit peuple" qui tourne autour des personnages pittoresques, pour la plupart des immigrés, des clandestins et des miséreux, apporte au livre une note haute en couleurs, malgré la détresse qui en ressort aussi parfois. C’est une histoire d’amour émouvante d’un petit garçon, surnommé Momo, pour Madame Rosa, une ancienne prostituée devenue, par la force des choses, sa mère adoptive. Avec son franc-parler, le visage peinturluré, cette vieille femme juive au grand coeur est une survivante des camps d’Auschwitz. Elle habite au sixième étage d’un immeuble sans ascenseur, mais avec son âge avancé elle ne peut plus monter ces nombreuses marches et préfère donc rester cloîtrer chez elle dans son « trou juif » plutôt que d’aller finir ses jours à l’hôpital.

C'était un très beau livre. L'expérience n'est pas seulement liée à l'histoire mais surtout à la narration, que Romain Gary arrive parfaitement à faire passer pour des paroles d'enfant.

Un des livres qui m’a marquée pour toujours. La forme, l’histoire... bouleversant. Je l’ai lu jeune et en ayant mûri, ce qui offre une autre lecture.

Une œuvre bouleversante qui relate l’histoire d’un petit garçon et d’une femme juive. On passe, en la lisant, par un ascenseur émotionnel (joie, rire, pleurs...). Elle est un porte-parole des exclus de la société et des conditions de vie de ces gens là à cette époque. Quelle merveilleuse idée d’Émile Ajar (Romain Gary) de mettre un enfant dans le rôle du narrateur, ça rend le langage simple mais très beau. Ce roman est une réelle leçon de vie, un enseignement moral et profond qui nous apprend que « c’est pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur ».

On rit on pleure et on est bouleversés par cette véritable histoire d’amour .. Un livre touchant et juste magnifique