La Mort est mon métier

Lecture très intéressante et qui n’est pas sans rappeler le discours sur la banalité du mal d’Hannah Arendt. On suit la vie d’un petit gars fortement perturbé par son père étant jeune et qui passe sa vie à flotter au gré des événements et de ses rencontres. Il adhère sans analyse à toutes les idées qui se présentent comme fortes (le national-socialisme), met son honneur dans une soumission bête et aveugle au chef et il ne fait preuve d’imagination que dans l’exécution (ou il excelle...). Il a aussi une belle capacité à ne jamais dire clairement ce qu’il pense… Mais, pense-t-il ? Finalement, on se retrouve face a l’être humain classique qui attend que quelqu’un pense à sa place et surtout prenne des décisions pour lui. Un texte à la fois éclairant sur ce qu’il s’est passé dans les esprits dans la première moitié du XXe siècle du fait des discours nationalistes mais aussi une invitation à penser par soi-même. Une excellente lecture, tout à fait utile à notre époque.

Comme j'avais aimé " passer de l'autre côté" avec Le petit garçon au pyjama rayé, j'ai apprécié cette lecture. Les phrases sont simples mais les idées qu'elles énoncent, complexes. On suit le parcours du narrateur de son enfance à son procès, parcours marqué par l'indifférence du personnage pour chaque chose. Le tableau se dresse et on conçoit qu'une personnalité si dure puisse commettre l'impensable. L'homme admet à demi mot qu'il pourrait tuer son propre fils si il en recevait l'ordre et à la fois sa propre condamnation à mort l'indiffère... Le roman est une jolie boucle psychologique, avec les pas comptés, dans laquelle le lecteur se confronte à l'homme dans ce qu'il a de plus vil.

Ce livre décrit les mécanismes de l'horreur à l'échelle humaine, du vécu de son protagoniste à son endoctrinement puis à la réalisation de l'impardonnable. Une lecture essentielle pour comprendre et se souvenir.

J’avais lu ce livre dans mes années lycée. J’avais été frappé par cette histoire. Aujourd’hui, à 61 ans, après avoir lu quelques autres livres sur la solution finale, la raffle du Vel d hiv, il prend une autre résonance dans une époque où des relents d’intolérance enflent un peu partout On comprends mieux comment la blessure de la défaite de la 1ère guerre mondiale vécue par l’Allemagne a pu préparer les esprits à une revanche impitoyable. Comment une éducation rigide et militaire a façonné des êtres froids executant sans recul les pires ordres

Cet auteur nous plonge dans l'esprit de Rudolf Hoss qui fut commandant d'un camp de concentration. Nous découvrons un personnage froid mais non la mentalité d'un monstre comme nous pourrions imaginer sachant le poste qu'il exerçait. Ce fut une très surprenante et intéressante lecture. Je vous le recommande.