Mon oncle Oswald

Roal Dahl, c'est un peu l'auteur de mon enfance. Bercée avec Charlie et la Chocolaterie, transportée par James et la Grosse pêche, effrayée par les Sorcières et étonnée avec son recit autobiographique Moi, Boy, j'avais une certaine expérience de cet auteur à l'humour corrosif. Quel ne fut pas ma joie en tombant sur un de ses romans, inconnu de ma bibliothèque! Et là, c'est une tout autre facette de Roal Dahl qui se dévoile: celle du polisson, qui, sous couvert de nous raconter la vie et l'entreprise fructueuse de son oncle Oswald, nous dresse une chronique hilarante mais un peu poussive d'un plan fou autour d'un aphrodisiaque et de l'insémination artificielle! Oswald, aidé de deux compères, monte une ''start-up'' visant à récupérer des échantillons de sperme de tous les grands hommes de son époque: les têtes couronnées, les génies de la musique, les peintres en fin de vie... tous deviennent les victimes de ce trio sans foi ni loi, attirés par l'appât du gain. Si l'écriture et la situation sont cocasses, les péripéties finissent par s' essouffler et la répétition des aventures lasse vite. Quant à la conduite morale des personnages, elle reste plus que douteuse, aux réflexions datées (les propos sur l'homosexualité sont consternants, sans parler de la place de la femme) me laissant avec cette drôle de sensation à la fin du livre de ne pas être vraiment certaine de ce que je venais de lire.