Le voleur d'amour

J'ai été agréablement surprise par ce roman ! La plume est magnifique et nous plonge dans l'histoire de cet homme qui, à travers ces écrits, livre son vécu. On arrive à ressentir, avec lui, ses sentiments et sa souffrance. Le livre ce lit très vite, les pages s'enchaînent car on envie d'en connaître plus sur lui. J'ai aimé le fait qu'il relate de véritables faits historiques. Ça permet de rajouter une touche fantastique à l'Histoire.

Richard Malka est avocat, l’avocat de Charlie Hebdo. Il nous livre ici une histoire d’amour, une histoire d’amour fou et intemporel (et ce n’est pas un vain mot) sur fond de malédiction vampirique exempte pourtant de sang. « J'ai assisté à ton réveil ce matin, Anna. Je dis « assisté » car il ne me reste que trois matins à vivre et lorsque la fin est imminente, chaque réveil de l'être aimé est un événement. Nous avons échangé un baiser que j'ai écourté pour ne pas te tuer. Il est chaque jour plus difficile de résister... » Voici comment commence ce roman, la confession d’Adrian von Gott, collectionneur de livres anciens, de tableaux et d’œuvres d'art, vivant de nos jours dans une magnifique demeure ancienne des beaux quartiers de Manhattan. Adrian von Gott est pourtant né à Venise à la fin du 18ème siècle. Il a le physique d’un beau jeune homme. Personne ne le connaît vraiment, personne ne sait d’où vient sa fortune ni ne peut l’estimer. Adrian von Gott est une énigme, on s’en rend compte dès les premières pages. Le Voleur d’amour est l'histoire d'un amoureux maudit. Adrian nait dans une famille déjà tourmentée mais riche de la Venise de 1769 alors que sa sœur et son frère aînés viennent de mourir brutalement laissant ses parents incapables de l’aimer. "Cette nuit-là j'ai connu l'amour et l'immortalité. Avec les ténèbres entre les deux. J'ai su que je venais de me damner. Ma nouvelle vie pouvait commencer." Victime d’une malédiction, sans jamais parler de vampirisme puisqu’Adrian se nourrit des baisers et de l’amour de ses victimes sans pour autant les tuer à chaque fois, Richard Malka nous entraîne dans une épopée de 250 ans de la vie d’Adrian au travers de tous les continents et de toutes les époques, les guerres, le colonialisme et l’esclavage, la politique et les arts, les beaux quartiers, la brousse ou les bas-fonds, où il sera tour à tour témoin ou acteur. Partant de Constantinople où il apprend l’art de tuer et celui du commerce, on le retrouvera au travers du temps et de sa vie aux côtés de nombreux personnages connus, peintres, poètes, musiciens, il sera à plusieurs reprises promis à une mort certaine mais toujours sauvé par ce « don » maléfique qui le rend presque immortel ! Le récit est historique et romanesque à la fois, fantastique et fantasque, souvent troublant, très bien écrit et hyper documenté. Il nous balade du 18ème siècle, avant même la naissance d’Adrian, jusqu’à notre époque à New York en novembre 20--, dressant au passage un constat rapide mais précis de nos sociétés sur le plan politique, sociétal, culturel ou scientifique. Ce roman est prenant, tant au travers de l’histoire d’amour d’Adrian (que je me garde bien de vous dévoiler), qu’au travers de cette traversée des époques et des continents qui rend le livre passionnant tant il est bien documenté ! Foncez ... 😍 !