Le club des enfants perdus

C'est une écriture happante, qui lacère. N'a-t-on jamais idée de ce qu'il se passe dans la tête de quelqu'un? Ce texte est un dédale. Il y a l'atteinte au réel, les fureurs invisibles, le chaos, le rire et quelque part entre tout ça l'amour paternel indéfectible, bouleversant. Voilà. C'est singulier et c'est une claque!

Un gros roman qui donne la parole seulement à deux personnages : Armand, le père, et Miranda, la fille. S'il y a beaucoup d'amour entre eux, Birke, la mère, est bien plus froide. Miranda a tout pour elle : des parents stars de théâtre, une beauté particulière et surtout une sensibilité accrue. Elle se sent isolée, dans un monde qu'elle voit différemment des autres. L'écriture est incroyable, parfois crue, parfois poétique, on tourne les pages sans s'en rendre compte. On est souvent à la frontière des contes sombres et fantastiques. Et puis on est ramené à la vraie vie. Une tragédie où les parents de Miranda ont les premiers rôles.

Un livre choral décalé, dérangeant où se côtoie le merveilleux comme le sordide.

La lecture commence bien, j'ai aimé le style des Garçons de l'été je me dis que je vais apprécier ce nouveau titre de l'auteure. Le côté paranormal m'intrigue. Puis la deuxième partie m'ennuie un peu, c'est sombre sans être palpitant. La fin est touchante.

Ne vous fiez pas à son titre ou son résumé, ce livre n'a absolument rien d'innocent. C'est sombre, très sombre et pourtant, j'ai réellement passé du bon temps. Armand et Miranda sont père et fille. Ce qui les oppose, leur tempérament et leur façon d'appréhender la vie dans la société d'aujourd'hui. Ce qui les rassemble, leur sensibilité à l'égard du monde. Lugubre et captivant. Dérangeant et émouvant.