Le bal du comte d'Orgel

Comme dans La Princesse de Clèves, j’ai été un peu perdue au début par les explications du cadre généalogique et jusqu’à la scène de première rencontre que j’ai trouvé pas assez préparée et confuse. En revanche, quand le roman a enfin décollé j’ai vraiment été prise par l’histoire et moins agacée par les maximes péremptoires à la mode La Rochefoucauld. Je reste réservée quant à l’aspec trop soutenu, calque de la langue classique avec les allusions intertextuelles qui vont bien : cela donne au style une certaine élégance, à l’histoire une certaine noblesse et, comme chez Mme de La Fayette, une efficacité incisive mais au vingtième siècle, cela a aussi un petit côté emprunté et ridicule. Les glissements de l’intrigue par rapport à la Princesse de Clèves sont subtiles mais l’esprit reste le même et on y sent la même intensité des sentiments et la même souffrance des failles de la communication. J’ai bien aimé aussi que la fin reste ouverte et que le roman garde cette indécision centrale entre les sentiments et la vertu