Il était une fois à Hollywood

Tarantino nous propose bien plus qu'une version longue de son dernier film il nous propose carrément un nouveau montage! Bourrée de dialogues affutes et d' anecdotes sur le cinema americain des années 60. Je le recommande vivement si on aime le réalisateur.

Tarantino évite -de justesse- les pièges de la simple "novellisation" en deconstruisant son intrigue dans les tous derniers chapitres. Et offre de jolis passages rendant hommage au monde du 7e art. Le tout sur un rythme soutenu et un ton allègre alliant humour et situations déjantées. Du pur Tarantino pour une jolie fresque!

C’est un plaisir de retrouver Rick et Cliff dans un format qui se permet d’aller plus loin que le film. Les personnages sont plus poussés, l’histoire est plus détaillée, c’est un excellent complément. Les dialogues fonctionnent toujours aussi bien. Sans pour autant être extraordinaire, cela reste un moment plaisant pour les fans du réalisateur.

Le style est simpliste, c'est même pas vraiment bien écrit. Ça s'apparente parfois bien plus à des critiques de films qu'à un roman (ce qui est cool en soi), mais ça ne va pas vraiment plus loin. L'intérêt par rapport au film est plus que discutable. Le personnage de Rick, à la limite, est bien développé et les scènes en plus sont intéressantes. A peu près. En ce qui concerne Cliff, c'est vraiment là que le bât blesse : d'un personnage sombre mais cool, mystérieux mais sympa, violent mais avec des limites possibles, il devient un véritable connard meurtrier de sang-froid, pas mal misogyne et qui envisage carrément le proxénétisme comme un choix de carrière viable. Vraiment dommage, d'autant que Tarantino révèle des les premières pages ce qui n'est clairement dit à aucun moment du film (je vous laisse la surprise). Enfin, pourquoi avoir complètement éclaté la narration ? Le crescendo du film, basé sur notre connaissance des faits concernant Sharon Tate et "la famille ' de Manson, rendait la fin particulièrement jouissive. Ici, rien de tout ça : la scène est expédiée au milieu du bouquin sans s'y attarder plus de quelques lignes. Et comme les autres ajouts n'apportent pas grand-chose, on perd a peu près tout ce qui faisait du film un chef-d'œuvre qui sera probablement un cas d'école du cinéma américain et du cinéma en général, rien que ça. Reste quelques chapitres à l'intérêt littéraire discutable, mais hautement jouissifs concernant le cinéma. C'est simple, en quelques pages, j'avais envie de passer trois jours à regarder les vieux films cités dans les premiers chapitres, tellement la passion de QT se ressent à ce niveau. Et je crois vraiment qu'il faut qu'il continue dans cette veine, sans aller chercher plus loin. Des critiques, oui. Des romans, non. Comme quoi, on écrit pas un livre comme on écrit un film. Sans le montage, sans les silences dans les dialogues, sans les musiques admirablement choisies et placées, sans les acteurs parfaitement castés et dirigés, et avec seulement une page blanche et des mots, Tarantino n'est plus le virtuose que l'on connaît. C'est bien dommage, mais attendons de voir son prochain. Qui sait ? Avec une histoire inédite, il pourrait trouver son style.

Ce roman est un mélange de scène tiré du film éponyme et de scène inédite, nous permettant d'en apprendre plus sur les différents personnages et leur histoire. Le seul point négatif de ce livre sont les récits des feuilletons tv de l’époque que Tarantino adore et d ou il tire sa culture et son inspiration qui traîne en longueur et sont parfois ennuyeux.