La citadelle

Ivan Maltsov est un archéologue qui travaille dans une citadelle transformée en musée dans une ancienne ville russe, Derevsk (nom imaginaire où l'on peut reconnaître Torzhok, ville au nord de la Russie). Sa vie bascule du jour au lendemain lorsqu'il perd d'un coup son épouse et son travail. Anéanti, il ne peut qu'assister, impuissant, à l'effondrement de son univers. Le musée, pour le maintien duquel Maltsov s'était battu toute sa vie, est peu à peu privé de tout son éclat... Ce dernier décide de s'installer dans un village, non loin de la ville, dans la maison vide de ses grands-parents. Il espère que cette retraite à la campagne sera l'occasion pour lui de s'immerger dans le travail. Mais les choses ne sont pas si simples, car Maltsov veut sortir des « vérités » pour trouver le tissu même de l'histoire. Cette dernière doit redevenir humaine grâce à l'historien, à travers l'historien et ses rêves sur la Horde d'or. Inadapté à la vie de son village, qui l'attriste plus qu'il ne l'aide à reprendre goût à la vie, il revient chez lui et tente d'organiser des fouilles dans la Citadelle. Après bien des démêlés avec les autorités locales, il obtient l'autorisation de creuser juste avant que la nouvelle direction ne commence les travaux et ne détruise les anciens vestiges. Sous l'immense tour, il trouve une cavité et découvre une chapelle souterraine du xve siècle. Or, les autorités décident à ce moment-là d'interrompre ses recherches. De nouveau seul et désemparé, il tente de poursuivre son exploration en cachette et se retrouve face à un bulldozer qui s'apprête à détruire la tour. Maltsov essaie de l'en empêcher, mais le directeur du musée entre dans la cabine et fonce sur lui. La cavité s'effondre et Maltsov se retrouve dans le noir. Les descriptions d'une nature splendide, à la confluence de l'Europe et de l'Asie, et les irruptions d'un réalisme fascinant, au sein même de la Horde d'Or, confèrent un caractère singulier et exotique à ce roman d'une rare beauté.