Le maître du Haut Château

J'ai décidé de lire le livre après avoir vu la série sur prime vidéo. Me posant beaucoup de questions à la fin de la série, je me suis plongée dans l'œuvre littéraire espérant obtenir des réponses... je vous laisse imaginer qu'au vu de ma note, je n'ai pas eu les réponses attendues... on retrouve des personnages de la série, mais pas tous, et suivant des trajectoires différentes (n'est-ce pas là le principe même d'univers paradoxaux, thème principal de ce livre?). L'histoire reste tout de même intéressante, quoique parfois un peu longue. J'avoue avoir longtemps attendu que l'histoire commence, avant de comprendre que ça serait finalement le rythme de la lecture. J'ai cependant un goût d'inachevé à la fin de cette lecture. J'aurais voulu en apprendre plus, en lire plus. Je n'ai pas eu le sentiment de lire une histoire avec un début, un tournant et une fin. J'ai l'impression d'avoir lu une succession d'événements plus ou moins liés entre eux, comme j'aurais pu avoir en écoutant mon père me parler de ses vacances. L'univers est bien construit, mais assez flou finalement. En bilan je dirais que c'est sympa à lire, mais heureusement qu'à la fin on a une petite analyse qui revient sur certains points !

J'en ai beaucoup entendu parler avant de l'acheter. J'aime beaucoup les uchronies dans les histoires et on m'a vraiment vendu Le Maître du Haut Château comme l'Uchronie Ultime™, l'histoire qu'il fallait absolument lire, un incontournable.... J'ai été très déçue ! C'est assez mal écrit, l'auteur nous perd pas mal de fois dans son récit, aucun des personnages n'est bien développé ou attachant... Au final, on a pas très envie de continuer à lire mais comme on nous a dit que c'était super bien, on se dit que le retournement de situation nous attend à la prochaine page.... Mais non. Très très déçue. C'est dommage car le pitch de l'histoire était pas mal. Dans le genre uchronique, SS-GB est bien mieux !

Livre à plusieurs portes d'entrée, il exige plusieurs lectures afin de pouvoir être appréhendé - et de là apprécié dans toute sa complexité. La traduction de Michelle Charrier rend justice au travail opéré par l'auteur sur sa stylistique : des phrases courtes, épurées et concises. Comme si Philip K. Dick tentait de se mettre dans la peau d'un écrivain exerçant sa profession dans un monde sous influence japonaise/allemande. Cependant la trame de base de cette uchronie c'est-à-dire la victoire de l'Axe sur les Alliés ne reste qu'une toile de fond. On ne ressent finalement qu'assez peu l'ambiance, l'atmosphère particulière que l'on s'attendrait à trouver. On retrouve les thématiques qui traversent toute l'écriture de Dick : la notion de faux, le rapport au réel et à l'humain. La mise en abyme du livre dans le livre reste un procédé efficace qui les remet en perspective et agit comme moteur de l'intrigue. Ce qui nous fait prendre conscience de l'effet miroir qu'il cherche à créer de manière aiguë. J'ai parfois trouvé que les passages d'introspection des personnages étaient trop longs, voire manquaient de pertinence. Sans dire que je l'ai adoré, il m'a déroutée à plus d'un titre.

Comme beaucoup j’ai un avis mitigé après avoir fini ce roman qui est pourtant vendu comme un chef d’œuvre. D’un côté l’intrigue est très longue à se mettre en place, comme la contextualisation de l’environnement dans lequel évoluent les narrateurs : ce qui est vrai ne donne pas réellement envie de poursuivre… D’un autre côté, je comprends à la toute fin l’intérêt de nombreux autres pour ce roman, qui donne incontestablement à réfléchir sur les concepts de destin ou encore d’univers parallèles. J’ai également apprécié les riches références à la culture asiatique. En bref, lisez le pour ne pas avoir de regret mais armez vous de patience !

Publié en 1962, ce roman est tenu pour la plupart des critiques et spécialistes comme l'un des chefs d'œuvre de l'auteur. Il décrit un monde alternatif où l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et le Japon ont gagné la 2ème guerre mondiale et se sont partagés le monde. Ainsi les "États-Unis" sont divisés en 4 zones : -l'Est (New-York) est rattaché au Reich -le Sud a fait allégeance au régime nazi et pratique l'esclavage -l'Ouest est sous domination du Japon -seul le Centre est indépendant, une sorte de zone neutre, de zone tampon où sont réfugiés quelques opposants. L'intrigue se situe à San Francisco au début des années 60. Nous suivons plusieurs personnages dont aucun ne se croisera mais dont chacun aura une influence sur l'autre : un marchand d'antiquités (des artefacts de la civilisation américaine d'avant la guerre), un entrepreneur japonais, un officier de l'Abwehr qui voyage sous une fausse identité, Frank Frinck un ouvrier américain d'origine juive qui fabrique de faux artefacts puis, avec un associé, des bijoux "modernes", Juliana, l'ex femme de Frank qui s'amourache d'un bel italien qui s'avérera être un agent nazi. Un autre personnage très important de ce roman est... un roman, "le poids de la Sauterelle" interdit dans les zones contrôlées par les japonais ou les allemands, qui raconte une réalité bien différente où les alliés ont gagné la 2ème guerre mondiale. Ce livre dans le livre, cette uchronie dans l'uchronie relie tous les personnages entre eux et constitue le cœur de l'intrigue. Je ne peux pas dire que cet ouvrage ne m'a pas plu. En fait, je ne sais pas quoi en penser car il présente des points d'intérêt incontestables (le livre dans le livre, les deux réalités déformées dont on ne sait plus finalement dans laquelle vivent les personnages) mais d'un autre côté, je ne suis pas parvenue à m'attacher aux personnages et l'écriture en elle même ne m'a pas emballé. Quant à la fin, elle m'a laissée perplexe. À l'issue de ce livre sont publiés les 2 premiers chapitres d'une suite que l'auteur voulait écrire (10 ans plus tard) mais à laquelle il a finalement renoncé ne souhaitant pas se replonger dans les horreurs du régime nazi. On peut le comprendre mais malgré tout je regrette qu'il n'y ait pas eu de 2ème tome qui aurait certainement permis de développer et d'éclairer des situations qui m'ont laissée sur ma faim (fin !). Pour terminer j'ai vu que ce roman était adapté en série télévisée (4 saisons !) et si elle passe sur une chaîne ou une plate-forme qui m'est accessible je pense que je la regarderai au moins par curiosité.