Soleil vert

Si comme moi vous pensiez connaître l'histoire de ce livre grace à la pop culture, oubliez ce que vous savez. L'histoire n'est pas celle du film. Mais cela ne vous empêchera pas d'être troublé surtout par toutes ces pages qui font écho à notre maison. Dystopie ou vision d'avenir ? À vous de vous de vous faire un avis !

Dans un futur proche, New-York en 1999. Trente cinq millions d'habitants, canicules, sécheresses, pénuries d'eau, nappes phréatiques dangereusement basses, rationnement. C'est dans ce contexte que vit et travail Andy Rush, policier. Les gens ont faim, ont soif et sont sales car il n'y a pas assez d'eau... Une époque où il n'existe plus que trois gros cétacés encore en vie dans les océans. Dans ce futur sinistre, Andy Rush doit résoudre un meurtre, celui d'un sale type qui traficotait on sait quoi et dont tout le monde se fout mais dont les possibles raisons semblent inquiéter quelqu'un quelque part. J'ai vu le film Soleil vert avec Charlton Heston quand j'étais adolescente et je me rappelle que j'avais aimé. Mais finalement, le roman évoque vaguement une enquête policière dans une société dystopique. Je dis vaguement car on n'en suit pas réellement l'évolution. Il s'agit là plutôt de suivre la vie et les difficultés de Andy, de Sol son vieux colocataire, et de Shirl, la beauté qui vivait avec l'homme assassiné, mais aussi de la population. Il s'agit là d'une société d'assistés à qui on distribue eau et nourriture, mais en trop petites quantités, ce qui amène à des émeutes terribles, réprimées dans une extrême violence. L'auteur avait assez bien imaginé l'avenir avec ce roman écrit en 1966. Pénuries de tout, surpopulation (sept milliards d'humains sur terre), pollution et grande misère, cupidité et égoïsme des dirigeants, destruction systématique des ressources et des espèces et donc de notre capacité à survivre, et droit à l'avortement problématique dans cette société puritaine. C'est un roman qui se lit bien, pourtant il ne s'y passe pas grand-chose. Écrit en 1966 ce récit disait ce qui nous attendait, et il y a pourtant encore des politiciens qui osent dire "on pouvait pas prévoir". Ce roman parle de l'aveuglement de l'humanité et de sa stupidité à scier la branche sur laquelle nous sommes assis, et du grand malheur de tout ce qui faisait la beauté de la Terre, sa faune, sa flore, ses ressources naturelles, que nous pillons sans vergogne depuis un peu plus d'un siècle. Mais rien à voir avec le film du même nom, ou si peu... Pourquoi le roman s'appelle Soleil vert ? Mystère...

Il est intriguant de se rendre compte que le livre a été écritique dans les années 60 et présente un point de vu qui semble toujours être d’actualité. (Mais il faut aussi s’avouer que bcp de problèmatiques traversent les siècles, il suffit juste d’ouvrir les yeux) bref. 🏙 On se retrouve dans une ambiance étouffante, de par le soleil tapant, et une population beaucoup trop grandissante et envahisante. Les conséquences sont là : nourriture manquante et mais en plus de ça chimique (?) on ne sait pas ce qu’on mange mais on évite de poser des questions, tant pis. Le manque et le rationnement de l’eau est aussi l’un de leur principal problème. Les logements : ils finissent par habiter avec des inconnus qu’ils le veulent ou pas ...ou dehors ou dans les escaliers..., c’est le bordel, ils marchent limite sur les morts sur les trottoirs. Bref, de belles problématiques mises en avant et qui à mon sens ne sont pas du tout démodées. Elles posent toujours questions mais attendre une réponse est une prise de risque pour la pseudo moralité d’un état corrompu... 🏙 Sinon l’histoire principale tourne autour d’un inspecteur qui après le meurtre/cambriolage d’un riche membre de la pègre, se retrouve à enqueter sans grand espoir, on a aussi le point de vu et l’histoire de la personne, jeune garçon pauvre de bas fond ayant commis ce crime. Deux vies complètement différentes dans un même univers...

Alors que nous approchons de l’an 2000, l’humanité fait face à une crise sans précédent de surpopulation. Le réchauffement climatique ayant contribué à faire diminuer drastiquement les réserves d’eau potable, les rues de New-york sont pleines à craquer d’individus cherchant à survivre par tous les moyens possibles. C’est dans ce joyeux contexte que nous suivons l’inspecteur Andy Rusch qui enquête sur la mort d’un pourri du nom de Big Mike. Mêlé à cette affaire qui le dépasse, le détective clairement inspiré de Philip Marlow va devoir concilier la pression que ses supérieurs exercent sur lui avec les différentes ouvertures tendues des points d’accès à l’eau potable. Ce roman de Harry Harrisson de 1966, d’abord intitulé « Make Room, Make Room » (titre beaucoup plus intéressant que « Soleil Vert » tiré de son adaptation au cinéma en 1973) est avant tout un point d’entrée fascinant dans les inquiétudes des années 60 sur ce que nous commençons à voir réellement aujourd’hui. Outre la problématique de réchauffement climatique, représentée dans le livre par la diminution des niveaux des nappes phréatiques et de fortes périodes caniculaires, c’est bien la question de la surpopulation que l’auteur aborde principalement. En effet, au travers des mots de l’auteur, on suffoque dans les paysages enfermés de ce New-York bondé. Les rues sont jonchées de cadavres non ramassés, les enfants sont malades du fait de carences alimentaires, les adultes squelettiques et seuls quelques rares élus peuvent encore vivre décemment. C’est par l’intermédiaire de certains de ses personnages qu’Harry Harrisson essaie de proposer des solutions (bien que radicales) pour endiguer ce phénomène mais on comprend bien vite avec la fin mélangeant ironie et amertume que l’auteur anticipe une condamnation de l’humanité de par notre incapacité à agir aux bons moments, toujours plus aveugles à la notion du long terme. Bien sûr, « Soleil Vert » n’est pas à lire si vous vous sentez déjà déprimés de la situation actuelle de notre climat. Mais il est pour moi un autre exemple des prouesses des romans d’anticipation qui sont capables, même 60 ans après leur première publication, de paraître toujours plus actuels. J’en recommande donc fortement la lecture pour ceux que la littérature SF – Anticipation intéresse. En revanche, l’adaptation cinématographique de 1973, bien qu’elle reprenne le contexte général de l’œuvre, en change de très nombreux éléments. A vous de voir ! Les premiers mots de l’auteur, dédiés à ses enfants, sont aujourd’hui cinglants « A Todd et à Moira. Pour votre bien, mes enfants, j’espère que tout ceci restera du domaine de la fiction. »

Grand classique que jai devoré. Là où dans les années 60 il paraissait être de la science fiction, il est aujourd'hui plus proche d'une certaine réalité : une surpopulation désœuvrée et affamée, misérable dans un New York étouffant et sale avec pour trame un jeune meurtrier et un flic, tous deux victimes d'un système qui leur échappe. Ambiance prenante