L'invention de la solitude

« L’invention de la solitude » ou la plongée dans la psyché tortueuse et labyrinthique d’un auteur. Dans sa première partie « Portrait d’un homme invisible », il relate la mort de son père. De la découverte post mortem, de la véritable vie et nature, d’un homme que l’auteur considérait de son vivant comme « un bloc d’espace impénétrable ayant forme humaine » et « touriste de sa propre existence ». Un homme dont l’apparente discrétion et aux faibles épanchements affectueux cachait, en réalité, une blessure à rechercher dans le passé familial. Une première partie à lire sur le mode du témoignage. Dans une écriture assez fluide, l’auteur nous plonge dans le passé de cette famille d’immigrés juifs. En revanche, sa seconde partie « Le livre de la mémoire » relève plus de l’essai, avec une réflexion sur la capacité de l’homme à se souvenir, le hasard, la résurrection, l’écriture, le langage… Plus décousu dans sa forme, avec un mode de narration qui passe de la première à la troisième personne. Cette seconde partie demandera un effort de concentration au lecteur. Auster énonçant de nombreux concepts sans véritable fil conducteur. À défaut de trouver une expression plus juste, son style se veut plus « psychanalytique et labyrinthique » mais reste bizarrement toujours assez fluide à la lecture. Avant d’entamer cette lecture, je m’attendais à retrouver un équivalent plus jeune à Philip Roth - comme une sorte d’héritier. Les deux écrivains partageant cette origine juive, tous deux natifs de Newark dans le New Jersey. Et ils questionnent dans leurs livres l’identité juive. Assurément, je reviendrai vers Paul Auster, mais contrairement à la postface écrite par Pascal Bruckner, je pense que la lecture d’un roman est une meilleure porte d’entrée pour le découvrir que ce livre.

La première partie m'a touchée, ce portrait du père faite de manière détachée mais sans jugement même si l'on se demande quel lien les unissait au quotidien. La deuxième partie m'a perdue. Ne rentre pas dans la tête de Paul Auster qui veut...

Livre ponctué de symboles. Une première partie émouvante dressant le portrait du père de Paul Auster et des relations familiales. Une deuxième partie tout à fait différente, plus difficile, sur lui même et sa vision du monde. A relire plusieurs fois.