Le mur de l'Atlantique

Une histoire intime, sur les traces des origines de la narratrice et sur les terres de son enfance. Un roman tendre, nostalgique et bien référencé. Très introspectif et descriptif. Il m’a manqué une quête ou un point de vue pour me faire emporter par l’histoire.

5/10 Il y a des passages durant lesquels je me suis laissée entraîner dans ce retour en enfance… le deuxième des trois chapitres m’a plu. Mais ce livre manque, pour moi, d’un fil conducteur pour nous guider dans ce récit d’enfance plutôt bien écrit 🚨 livre offert par les éditions du Rocher 🚨

A l'occasion d'un retour chez ses parents en Charente Maritime la narratrice se penche sur son passé. Le récit se nomme roman mais le lecteur s'interroge naturellement sur la frontière entre le réel et la fiction. Ses déambulations la mènent dans la maison de ses grands parents, elle est mise en vente, de vieux immigrés italiens morts depuis quelques temps déjà ; mais aussi près du fort Lupin, en lisière de la Charente, la narratrice y retrouve les souvenirs d'une autre escapade, alors avec son frère, dans un sentiment de liberté et de peur ; et aussi sur l'île Madame avec son père. Les images du passé se confrontent à la réalité, elles ne se ressemblent pas, le souvenir est net, propre, bien organisé, la confusion du sentiment de vivre y est absente, comme si les choses n'étaient pas elle-même. Olivia Resentera revisite des motifs littéraires connus, elle joue ici une partition à sa manière, en forme de fugue et de cavalcade lente et musicale très personnelle.

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai accepté la proposition de Gleeph : découvrir et rédiger un avis sur un ouvrage de la rentrée littéraire de janvier ! J’ai eu la chance de passer quelques heures d’une agréable lecture avec Olivia Resenterra et son « Mur de l’Atlantique ». L’héroïne, londonienne d’adoption, revient passer quelques jours en Charente Maritime, à Péré, sur les traces de son enfance. La maison de sa grand mère, la Nonna, est en passe d’être vendue. Les souvenirs affleurent à la surface, les pierres nous parlent, les lieux murmurent l’histoire de ceux qui les ont habités… Le style est élégant, ciselé, soigné et fait souvent écho à notre propre mémoire, les anecdotes évoquées ayant ce « je ne sais quoi »d’universel. Je m’interroge toutefois sur le qualificatif de roman ; l’ouvrage bascule à intervalles réguliers dans un style beaucoup plus descriptif, proche du témoignage historique. L’autrice multiplie les questions ouvertes, souvent sans y apporter de réponse, par pudeur peut être. On peut regretter ce refus de pousser plus avant la confidence et l’imaginaire, ce qui aurait conféré au livre un caractère sans doute plus personnel, émotionnel. J’ai passé, malgré cette petite réserve, un moment de lecture agréable ! Merci beaucoup aux éditions du Rocher pour cette expérience plaisante et inédite ! L’exercice de la critique force l’humilité et permet de réaliser à quel point les auteurs mettent d’eux mêmes dans leur œuvre. Félicitations à Olivia Resenterra!

Descendue en gare de Surgères en Charente-Maritime la narratrice retrouve ses parents qui habitent Saint-Nazaire en Charente un village non loin de Rochefort. La maison de Giacomina, La Nonna sa grand mère paternelle originaire de Belluno en Vénétie surnommée Madame Tino dans le village, disparue 3 ans auparavant, située au Péré non loin du Fort Lupin longeant la Charente est sous promesse de vente . Valentino, Le Nonno le grand père terrassier d'origine italienne décédé en 1981, formé au Frioul avait rénové cette maison . La narratrice la visite une dernière fois. Les meubles ont disparu le salpêtre s'est invité dans la demeure située au milieu des marais et les souvenirs intacts resurgissent Le jardin non loin le poulailler les chiens sédentaires les chats de passage. Un album photo retrouvé chez son père ravive le passé. L'arrivée en France dans les années 30 du grand-père ses débuts de rempailleur puis de maçon émérite, la venue des enfants à partir de 1950. Un roman attachant où les souvenirs simples et profonds l'histoire des grands-parents sont évoqués avec une délicatesse émouvante comme dans un film en super 8. La précision des mots, des descriptions des lieux, des personnages, un rythme soutenu, contribuent à nourrir avec une poésie permanente les couleurs du passé et la quête de l'identité.