La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
« Affairiste », « mégalomane », « tartarin », ces quelques qualificatifs que des journalistes de Paris-Normandie, dans un livre noir, avaient accolés au nom de leur patron Robert Hersant, leur valurent une plainte en bonne et due forme devant les tribunaux. Il régnait déjà sur 15 % de la presse française et s'apprêtait alors à racheter le vénérable Figaro. Un mois plus tard, le Canard Enchaîné publiait à sa « une », en gros caractères rouges : « Pour Le Figaro : un ex-nazi, un ex-escroc ». Cette fois, Robert Hersant négligea de faire appel à la justice. Tel est l'homme qui contrôle, en 1977, 20 % de la presse française (après le rachat du Figaro et de France-Soir). Aucun patron de presse français n'a suscité autant de réactions passionnelles, autant de protestations véhémentes, autant d'articles que Robert Hersant. Aucun, non plus, n'a contrôlé autant d'exemplaires. Aucun n'a fait preuve d'un cynisme aussi tranquille. Aujourd'hui, « R.H. », comme l'appellent entré eux ses collaborateurs, règne. Aucune force politique ou syndicale n'a su lui faire obstacle. Il faudra bien qu'un jour la profession dans son ensemble et les militants de gauche analysent les raisons de cet échec. Vomir sur « R.H. » ne saurait suffire. Il n'est que temps d'apprendre à le combattre. Ce livre n'a d'autres prétentions que d'en fournir quelques moyens. Directeur de journaux, Robert Hersant a horreur de l'information. S'il est devenu dans la France de 1977 l'homme qui édite le plus de quotidiens, il le doit d'abord à cette qualité. Il n'est aujourd'hui que justice de le prendre à ce piège en informant sur son ascension résistible, des prisons de l'épuration aux fauteuils directoriaux.