Chez soi : une odyssée de l'espace domestique

J'avais hâte de lire les réflexions de Mona Chollet sur un sujet que l'on aborde très peu au regard de son importance dans nos vies : la maison, le domestique. Aucune déception, tout est passionnant ! Le sujet est abordé à partir de différents angles, certains plus inattendus que d'autres. Un seul regret : je m'attendais à ce que ce qui constitue le dernier chapitre occupe une place plus importante du livre.

Quelle merveilleuse lecture! Quoi de mieux que de lire un essai de ce type en étant confinée chez soi ? J’ai lu cet essai de Mona Chollet durant le confinement, et je pense qu’il me parlera encore longtemps. Plus qu’une découverte, une révélation. J’ai été emportée par la facilité de lecture de cet essai, qui apporte bon nombre d’exemples, de problématiques, de questionnements liés à son propre refuge, une réelle introspection de son chez-soi (intérieur et extérieur). J’ai également été happée par la maniabilité de l’écriture de cette journaliste, son style, son vocabulaire précis et parfaitement dosé, les titres et chacun des mots magnifiquement/subtilement bien choisis. Sans compter la bibliographie... je pense avoir noté à peu près tous les titres cités. C’est une lecture marquante à un moment de la vie où, confinement oblige, on revoit sa manière de vivre, on se pose mille questions sur son quotidien, sa vie, je pense que ce livre est arrivé au bon moment pour moi, et m’aide à voir et envisager la vie, autrement. Plus en accord avec moi-même. Je poursuivrai avec les autres livres de Mona Chollet (Sorcières, Beauté fatale) dans les mois qui arrivent, avec grande hâte.

C’est grâce aux @editionsladecouverte , qui a mis gratuitement en ligne cet essai, que j’ai pu lire Mona Chollet. J’avais déjà lu et adoré Sorcières, mais ce sujet du chez soi me tient particulièrement à cœur. Je me suis totalement retrouvé dans la première partie où, enfin, le fait d’être casanier est défini de manière positive. Comment prendre le temps, comment profiter de son refuge quand la mode est à l’expression « courir à 100 à l’heure » sans se faire moquer ou bousculer ? Mais l’essai de Mona Chollet est beaucoup plus complet que cela. J’ai beaucoup de mal à le résumer (j’ai d’ailleurs mis le résumé en 2ème photo). Car être et avoir un chez soi n’est pas anodin. La manière d’organiser son chez soi non plus. Habiter un lieu représente bien plus que d’y être logé. C’est ce que nous fait comprendre l’autrice tout au long des chapitres. Qu’est-ce que le domicile a de politique, comment se sentir protégé quand on ne nous offre pas de refuge digne, quelle est la place que l’on donne à la femme chez elle, comment profiter de son lieu de vie si la société et les réseaux sociaux passent leur temps à vouloir nous en sortir, peut-on se sentir chez soi quand on partage son habitat , ... Dans une dernière partie, Mona Chollet nous parle de ses aspirations architecturales avec sa manière de voir l’habitat idéal, avec des inspirations japonaises et la volonté de ne pas brusquer les matières nobles, naturelles tout en nous donnant un point de vue sur la manière qu’ont les architectes de penser leur métier. C’est un coup de cœur qui m’a permis de m’interroger sur beaucoup de sujets, qui m’a ouvert les yeux sur d’autres façons de voir les choses aussi, notamment en cette période de confinement.

J’aime vraiment la plume de Mona Chollet, c’est fluide, dynamique. Le sujet est orignal et les sources variées et nombreuses. L’amplitude du traitement de la problématique est grande. Je l’ai lu en deux jours tellement on accroche !

J'colle le 4e de couv' parce que franchement moi c'est ce qui m'a donné envie, et aussi bicause j'avais kiffé Beauté fatale, que Mona Chollet avait publié précédemment. J'adore la façon dont l'autrice illustre ses exemples, appui ses propos grâce à la culture populaire, aux classiques des différents domaines (socio, litté, architecture, éco, psychologie), si je devais la ranger à coté de quelqu'un dans une bibliothèque classés par copains je la rangerai certainement à côté de Michel Pastoureau. Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir. Ce livre voudrait montrer la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de « famine temporelle » qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question : « Qui fait le ménage ? » ; persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs. Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair et de se sentir mieux.