Notre part de nuit

Impossible de vous résumer cet incroyable roman où le réel côtoie le fantastique dans une fable saisissante. Au départ, il y a Juan, prêt à tout pour sauver son fils, Gaspard, des griffes de cette étrange société secrète dirigée par ses parents adoptifs, qui n’a de cesse de faire appel aux Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle. Parce que Gaspard a un don, hérité de son père : ils sont les médiums grâce à qui les contacts avec les Ténèbres sont possibles. Seulement, au sein de cette société, la recherche l’éternité justifie de toutes les atrocités. Ainsi, on sacrifie, on asservit et on tue sans vergogne. L’autre n’est qu’un moyen pour arriver à ses fins. Au fil des pages, le récit alterne entre les époques et les points de vue, laissant parfois le lecteur dans le flou. Pourtant, à la fin du récit, tous les éléments s’imbriquent avec brio pour donner corps et sens aux moindres petits détails distillés au fil de ces 700 pages. De Londres à Buenos Aires, de 1960 à 1997, les nombreux protagonistes s’allient pour ne finalement tenter d’expliquer qu’une chose. : l’amour sans limite d’un père pour son fils. Il est difficile de ne pas voir en ce récit, une métaphore des horreurs commises durant la dictature argentine sous Videla et la guerre sale. Les crimes impunis, la toute-puissance de certaines familles et toujours les horreurs, commises au nom de cette recherche éternelle d’un pouvoir qui ne sera jamais suffisant aux yeux de certains. Nul doute que le récit regorge également de nombreuses références au folklore argentin, références qui me manquent, malheureusement, pour pouvoir encore plus apprécier ce texte à sa juste valeur. Ce roman est, cependant, une merveille absolue que j’aimerais que tout le monde lise, tant je l’ai aimé. Notre part de nuit est, à mon sens, un véritable chef-d’œuvre de littérature.

Enfin un coup de cœur dans cette année 2023. Quelle histoire hypnotique et prenante ! L’autrice nous raconte l’histoire d’un père veuf, Juan et de son fils Gaspar voyageant en Argentine dans une ambiance tellement glauque. En effet, elle fait renaître des morts du passé tragique du pays aux yeux des deux protagonistes. Tout au long de récit un mystère plane, la mort de la mère de Gaspar qui apparaît floue et étrange. Juan fait parti de l’Ordre, une société secrète. En tant que médium, il convoque, lors des rituels, l’Obscurité. Il va donc décider de fuir l’Ordre afin de protéger son fils qui a hérité de ses pouvoirs. Malgré les 700 pages, il n’y a aucune longueur chaque détail détient son importance dans la compréhension de l’histoire. La construction du récit n’est pas chronologique mais permet de déclencher aux lecteurs des frissons d’appréhension. Ce récit est tellement sombre voire monstrueux mais si captivant. C’est un roman d'une remarquable densité, alternant entre réalité historique avec notamment la dictature militaire en Argentine dans les années 70-80 et fictionnatilé d’épouvante. L’écriture possède une esthétique gothique que je n’ai très peu lu et c’est pourquoi je vous conseille absolument cette merveille !

On pourrait enlever 150 pages à ce livre pour lui offrir un rythme qui est là dilué dans des descriptions sans fin et sans réelle utilité pour le récit.

La couverture et le résumé m'avaient beaucoup tenté mais au final, je n'ai pas plus apprécié que ça. L'histoire et l'ambiance sont vraiment prenantes, il y avait certains moments où je ne voyais pas les pages passées tellement j'étais dedans mais les personnages ne sont pas intéressants. Le père est juste détestable à un très haut niveau, même si certains de ses actes peuvent être justifiés, il n'en reste pas moins violent et colérique avec son fils. J'ai aussi trouvé que la fin était vite fait, après un livre où l'histoire est un peu à rallonge (mais ça passait tout seul et ça n'était pas du tout dérangeant car ça donnait un rythme) car l'autrice explique certaines choses avant de revenir aux faits principaux, là j'ai trouvé que la fin était assez directe. Ça m'a fait un peu bizarre, comme si elle avait voulu en finir rapidement.

Je n’ai usuellement pas une folle affection pour les histoires de magie. Mais c’est raconte de façon si intelligente, si ancrée dans le réel, que c’est terriblement prenant. Le contexte de l’Argentine sous la dictature de Peròn offre un cadre encore plus intense à ces histoires d’ordres secrets.