L'amant de la Chine du Nord

Je crois me sentir coupable d'avoir plutôt bien aimé ce livre. L'écriture est originale et plutôt fluide, et c'est amusant de retrouver tous les passages écrits comme pour un film, qu'ils soient camouflés dans le texte ou en tant qu'indications en note de bas de page. Je ne sais pas si c'est un livre qui se veut provocant, si il a le but de faire ressentir des émotions négatives ou autre à la manière d'un Boris Vian, mais bien que l'histoire m'ait paru dégoûtante, j'ai aimé le dégoût que ça m'a inspiré. Attention tout de même aux âmes sensibles, c'est un livre qui met mal à l'aise, à base d'inceste et de pédophilie banalisés par la narratrice. Plaisir coupable.

L’histoire est celle d’un Chinois qui s’éprend pour une jeune blanche. Il l’aime, il en souffre. L’Amant a cette façon de l’appeler « mon enfant » qui rend la lecture presque malaisante. Toutefois, Duras nous laisse juger par nous-mêmes de la moralité de ce récit baignant dans la sensualité, la sexualité et l’inceste.

Marguerite Duras, déçue de l'adaptation cinématographie de son livre L'Amant, décide de le réecrire tel qu'elle l'aurait voulu filmé. C'est avec le même plaisir qu'on retrouve la beauté de ses mots, son aisance à les manipuler, les tordre, les rincer, les délier, les rafistoler... Pas d'introspection, pas d'omniscience. On est plus proche de la déposition que de la chirurgie de l'âme. Et pourtant. Les émotions sont violentes, toutes contenues dans ce rythme inégalable, dans ces images tellement fortes. L'amant est un chef d'œuvre. Celui-ci, bien sûr, s'inscrit dans la lignée.

Cette fin n'est pas celle que j'ai imaginée... C'était dur de le finir , mais je recommande sa reste une très belle histoire 🫶🏻

Vraiment eut du mal avec ce roman. Bien que je trouve la forme et l’écriture très intéressante et originale, le fond m’a profondément dérangé ; inceste et pédophilie banalisé par l’autrice, moralement questionnable à mes yeux. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec Lolita de Nabokov, lecture que j’avais arrêtée parce que trop difficile à lire. Mais à la différence de Lolita, les sujets abordés ne sont pas questionnés ou condamnés, ils sont juste racontés. Cependant, ça laisse le lecteur seul juge de la moralité. L’environnement et les descriptions étaient très fortes, j’ai trouvé que ce livre permettait d’avoir une expérience vraiment visuelle, dans les paysages et l’ambiance de l’Indochine des années 20, des problématiques et du mode de vie de l’époque, ce qui m’a rendu le livre plus supportable. Je ne déconseille pas pour autant de ne pas le lire, il est intéressant, mais vraiment particulier, pourrait ne pas convenir à tout le monde.