La servante écarlate. The handmaid's tale

J'ai toujours un peu peur d'être déçue par un livre que je lis après en avoir beaucoup (beaucoup) entendu parler. J'appelle ça "l'effet Amelie Poulain" 😄 Aucune déception ici, un vrai coup de cœur ! Il y a très peu de dystopies crédibles et bien flippantes dans notre littérature. On pense bien entendu tout de suite à 1984, le meilleur des mondes, fahrenheit 451... Ce livre en fait indéniablement partie. D'ailleurs, et sans trop en dire, ici aussi les livres ont disparu... J'ai vraiment autant apprécié la description de ce futur possible que tous les non-dits du livre, qui laissent place aux doutes et à la réflexion. Hâte maintenant de découvrir la série !

Dans la servante écarlate, Margaret Atwood décrit une république totalitaire et glaçante (Gilead) qui s'est bâtie sur les ruines de la démocratie dans un certain coin d'Amérique. Les femmes privées de leur ancienne identité sont réduites à des fonctions utilitaires. Toute opposition est impitoyablement éradiquée. Et dire que cette fiction dystopique date d'il y a 30 ans! C'est une mise en garde qui entre en résonnance avec l'actualité de nos démocraties, avec la remise en cause de nos acquis sociaux, les excès de la société de consommation, la montée des communautarismes et son cortège de contestation du droit des femmes.... Peut-être qu'une République totalitaire de Gilead nous pend au nez, sous une forme ou une autre... Il faut lire ce livre qui sait questionner nos certitudes de bons citoyens de Panurge. Il faut lire ce livre, remarquablement écrit, qui sait restituer une ambiance crispante et qui nous rappelle que "tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles" dans nos sociétés confortables et menacées ?

Ça avait l'air super... mais entre l'impression et la réalité, il y a parfois tout un fossé. Je suis déçue, ça m'a semblé creux, long, répétitif. Il paraît qu'il en faut pour tous les goûts !

J’appréhendais beaucoup cette lecture pour plusieurs raisons : j’ai ouïe dire que la série était pas mal et je ne l’ai pas regardé. J’ai beaucoup entendu parlé de cette dystopie (un effet «Amelie Poulain » ou « cyber punk 2077 » vous appelez cet effet comme vous voulez!). Enfin, je sors de la lecture d’un thriller psycho (Maxime Chattam) et j’ai mesuré à quel point il était dur d’en sortir ! En réalité, je n’étais pas dedans durant les 150 premières pages et j’avais peur d’accuser une vraie bonne déception. Sauf que Margaret Atwood, c’est une très belle narration. Qui puise, très loin dans l’esprit profond de ses personnages et on s’y attache fermement. On suit la narration de Defred, servante écarlate de la république de Gilead (anciennement les USA), dont la seule fonction est de procréer et de mettre à disposition son corps. Ce roman raconte avec brio le basculement rapide, orchestré avec une étonnante simplicité, de notre société moderne à une république effrayante. La notion de liberté a disparu, les hommes et les femmes réduits à des positions stricts, les femmes fertiles gardant comme seule valeur leur corps. Ce livre laisse un goût amer dans la bouche, une pointe d'effroi devant cette facilité de la tombée dans l'horreur. C’est un classique à ne pas manquer c’est certain. J’ai déjà les testaments qui m’attend dans la bibliothèque et je ne suis pas déçu par ce 1er roman de Mne Artwood !

J’ai adoré ! Un grand roman. Tout y est singulier : la langue, l’intrigue, l’héroïne. Pour les amoureux de la littérature : à lire absolument. (L’édition « rouge » contribue au plaisir.)