La Jument verte

La Jument verte est l’histoire d’un tableau doué de conscience qui observe ses propriétaires, mais aussi les habitants du village fictif de Claquebue : « Pour apaiser mes obsessions, je me résignai à les dériver, à les mettre au service de certaines dispositions contemplatives que mon immobilité allait favoriser. Je m’appliquai à observer mes hôtes, à réfléchir sur le spectacle qu’ils me livraient de leur vie intime ». Deux frères sont au cœur du roman : Frédéric Haudouin, vétérinaire, homme sérieux et économe, inquiet de l’avenir de ses enfants et très tourmenté à l’idée de commettre des pêchés avec sa femme (qu’il soumet d’ailleurs, de même que ses enfants, à une observation sévère) ; Honoré Haudouin, homme sympathique et bon vivant, s’adonnant plus librement et avec moins de scrupules à ses plaisirs. Honoré Haudouin est mu à l’endroit d’une autre famille du village – la famille Maloret – d’une haine invincible. Franc-tirailleur dans sa jeunesse, Honoré avait été contraint de se cacher dans la maison familiale pour suivre l’un de ses hommes qui se dérobait au combat… Ils avaient alors été dénoncés aux soldats prussiens par Zèphe Maloret. La mère d’Haudouin, pour sauver la peau de son fils, s’était ainsi livrée au désir de l’ennemi… Seulement Frédéric Haudouin, y ayant intérêt, demande à son frère soutenir la candidature de Zèphe Maloret au poste de maire. Mais la situation des deux frères se complique alors qu’une lettre révélant le secret bien gardé se perd dans le village… Un roman d’un humour mordant, merveilleusement écrit sur la vie d’un village et la morale sexuelle de ses habitants à la fin du XIXe siècle. Comment ne pas aimer ce roman ? En n’aimant pas rire, peut-être…

◼◼◼◻◻