Hypericon

Entre « cadre » et « hors cadre », les deux personnages que tout semble opposer viennent casser les codes du couple et de la relation amoureuse dans un livre tout simplement romantique. De ce couple en train de naître, ce sont les absolus des personnages qui évoluent et qui se muent en un réalisme de vie. Une petite merveille qui se lit toute seule !

Manuele Fior réussit ici, haut la main, le pari de nous faire traverser des millénaires d’Histoire à travers des grands et des plus petits événements de la vie : entre l’extraordinaire découverte de la tombe de Toutankhamon et les aventures sensuelles et romantiques d’un couple en devenir, quels points communs peut-on trouver ? Tout ce qu’il y a « au-delà de l’image », dans l’invisible - le non-visible -, dans la beauté et les méandres de l’âme humaine ! Merci à « mon hypericon », mon chasseur de démon, (@lulaa) de m’avoir amenée jusqu’à ce trésor.

Entre l'Égypte des années 20, son effervescence archéologique et un Berlin post-effondrement du mur, en plein renouveau, une jeune italienne Teresa jeune archéologue débarque à l'occasion de la mise en place de l'exposition du Trésor de Toutankhamon. Une fresque magnifique mettant extraordinairement en lumière deux périodes éloignées de notre Histoire reliées ici par un dénominateur commun, une jeune femme animée par la passion et le besoin de gagner l'apaisement pour se trouver. Lumineux!

Teresa arrive à Berlin suite à l’obtention d’une bourse étudiante pour participer à une exposition sur le tombeau de Toutankhamon. Elle va rapidement rencontrer Ruben qui vient déstabiliser sa vie tranquille et assurée d’étudiante ambitieuse, et étudie rigoureusement le journal d’Howard Carter, un égyptologue. Pas loin d’être un coup de cœur, l’illustration est incandescente et le récit prenant. Le parallèle entre Berlin et l’Egypte d’Howard Carter est étourdissant, sublimée par l’alternance de tons opposés mais dont la douceur les réunit. J’ai passé un très bon moment en lisant ce roman graphique, j’ai trouvé toute la partie sur le couple, sur cette romance, assez interessante. Je trouve que toute l’efferverscence de la jeunesse berlinoise post-chute du mur de est bien capturée et m’a émue. A l’image de la ville, elle se veut libre et pleine de complexités. A l’image de Teresa et Ruben aussi. La première est une élève déterminée et ambitieuse, angoissée et insomniaque. Ruben, anticonformiste, artiste mais aux crochets de son père. Une très belle découverte 🤍