Martin Luther, un destin

Au lieu de raidir en vain et de surmener sa volonté débile, le chrétien qui se laisserait aller simplement à subir, avec un indicible mélange de joie et de terreur, l'action seule puissante d'une volonté surnaturelle, infiniment sainte et véritablement régénératrice ; le pécheur qui, désespérant totalement de soi et de ses œuvres, ne s'épuiserait plus à vouloir fuir l'Enfer, mais en viendrait au point de l'accepter, comme mille fois mérité, et au lieu de batailler pour se faire battre, se réfugierait «sous les ailes de la poule», en demandant à la plénitude divine le don de ce qui lui manque, celui-là ne connaîtrait-il point, enfin, la paix et la consolation ? Lucien Febvre.