Grain de sable

L’auteure est allée jusqu’au bout de l’idée de réécrire le passé, jusque dans l’édition du récit, mais malheureusement, cette originalité a rendu ma lecture laborieuse.

Depuis que le père de Lidia est mort dans un accident magique, sa mère a sombré dans la dépression. Son frère adolescent blâme leurs malheurs sur les frères Andras et Rogerio Teséu Vandi Jadel, qui dirigent la ville de Puyberil. Le jour où le frère fait le con une fois de trop et se fait suriner par Rogerio, la daronne décide d'en finir et laisse Lidia seule au monde. Mais Lidia est pleine de ressources. Elle décide d'acquérir le pouvoir de remonter le temps pour empêcher la mort de son père et changer la destinée de sa famille. Mais au fur et à mesure de sa quête, elle réalise que quelqu'un l'épie et change son présent. Pire, changer le passé a des conséquences sur le futur auxquelles Lidia doit faire face... Ça commence comme une quête initiatique, et puis d'un coup ça bascule en quelque chose de plus complexe, de plus profond. Finalement, on ne connait jamais ses parents, et il faut avoir les épaules larges pour accepter les conséquences de ses actes. C'est entre du Damasio et lAssasin Royal, c'est un roman qui s'enfonce dans un dédale de scénarii jusqu'à trouver le bon. C'était plus surprenant que ce à quoi je m'attendais, parce que pour être honnête les 150 premières pages m'ont pas transcendée. Je suis pas folle non plus du style de l'autrice, que je trouve eh, mais l'histoire à tiroirs vaut le détour. La narration à la première personne est normalement un de mes pet peeves, mais là, il s'avère que ça marche bien, parce que la narratrice n'est pas fiable. Et j'aime bien les narrateurs pas fiables. Ça me fait des guilis dedans. Sans être le roman de l'année, c'est une bonne lecture, surtout dans la deuxième moitié, et ça décolle carrément vers la fin. Qu'est-ce qu'il m'a manqué ? Eh ben finalement une centaine de pages de plus, peut-être. Beaucoup de personnages secondaires méritaient d'être étoffés, à la Robin Hobb en fait, et l'univers aussi. Après je suis aussi le genre de freak que les descriptions balzaciennes font vibrer, alors mon avis vaut ce qu'il vaut, hein. Bonus pour le twist final, qui a beau être le plus basique du monde, je l'avais vraiment pas vu venir. Bref Louise appelle moi stp je veux parler