La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
L'Enfant de la prochaine aurore Notre monde touche à sa fin. Dans le sillage d'une apocalypse biologique, l'évolution des espèces s'est brutalement arrêtée, et les États-Unis sont désormais sous la coupe d'un gouvernement totalitaire et religieux, qui impose aux femmes enceintes de se signaler. Mais quand Cedar Hawk Songmaker, une jeune Indienne adoptée à la naissance par un couple de Blancs, apprend qu'elle attend un bébé, elle est déterminée à le protéger coûte que coûte... Avec ce roman dystopique, Louise Erdrich nous entraîne bien au-delà de la fiction, dans un futur effrayant où les notions de liberté et de procréation sont des armes politiques. Mais elle nous rappelle aussi la force de l'imagination, clé d'interprétation d'un réel qui nous dépasse.
291 personnes l'ont dans leur bibliothèque
- Emeline.Jacqueline- 27/03/2021Fans de dystopie et de Margaret Atwood, foncez ...Un démarrage anodin qui nous fait basculer peu à peu dans la dystopie ! Les personnages sont nombreux et hauts en couleurs, on poursuit la lecture avec délice... Si vous aimez les combats féministes et les réflexions humanistes, ce roman vous fera patienter jusqu'à la prochaine saison de la servante écarlate... 😉30
- Pinguinooo- 28/01/2022Froid dans le dosLivre perturbant. On est dans le corps et les pensées d'une femme enceinte qui vit dans un monde apocalyptique sans vraiment le dire. On ne sait de cette société que ce que la narratrice peut voir ce qui rend le récit frustrant mais d'autant plus réaliste, notre imagination faisant le reste.21
- MissChocolatine📚- 18/06/2021Inattendu !Revoici Louise Erdrich dans un registre totalement inattendu, la dystopie. Cedar a été adoptée dès sa naissance. Elle grandit entouré d’amour et pendant ses études universitaires, elle se prend de passion pour la religion et devient la rédactrice d’un petit journal de sa paroisse. Cedar est une jeune femme intelligente douée pour le sens de l’observation et de la réflexion. Cedar a enfin son chez soi et un amoureux. Les journées s’écoulent paisiblement. Et puis le murmure d’une catastrophe se fait entendre. L’inquiétude n’est pas encore à son apogée, mais les questions sont nombreuses. L’évolution des espèces commence à involuer à un rythme effréné. De quoi rendre fou de Lamarck et notre cher Darwin. Les mammifères, les oiseaux, les végétaux et les Hommes. Les enfants et les mères meurent au cours de l’accouchement. Cette crise majeure renverse le pouvoir et voit s’installer les religieux. Les femmes enceintes sont priées de se rendre dans des centres et toutes personnes raisonnables à les dénoncer. Cedar refuse tout enfermement. Bien avant le lancement des hostilités, elle a pu faire connaissance de sa famille biologique et découvrir ses racines indiennes. Cloitrée chez elle avec le futur papa, elle voit le monde se déchiré. La suspicion, le contrôle des médias, le flicage, le monde extérieur devient un monde de dingue. Jours après jour, elle survit. Une routine drastique, le ménage qui devient obsessionnel et puis ce moment unique de paix, l’écriture de son journal intime qu’elle adresse à son futur enfant. Des confidences, des espoirs, ces petites fenêtres ouvertes sur l’avenir hypothétique jalonnent les pages et il n’y a rien de plus merveilleux pour Cedar que de laisser cette trace écrite pour cet enfant qu’elle chérit. Et puis son monde s’effondre. La capture, l’enfermement, les questions, l’ignorance, tout se bouscule. Et pourtant une petite lueur d’espoir va s’allumer. Un espoir mince mais bien réel qu’elle se saisira avec impatience. Louise Erdrich m’a totalement scotchée. J’aime beaucoup quand les auteur.e.s sortent de leurs sentiers battus et explorent un autre monde. Toujours fidèle à la communauté indienne, elle met en scène ici une jeune femme déracinée qui va être confrontée à une nouvelle guerre et à l’enfermement. L’auteure parle de liberté bafouée, d’appropriation de l’identité, de religion totalitaire. Un roman captivant où la tristesse prédomine. Il n’y a pas de final tonitruant, juste ce final, à la hauteur du roman, sobre, désuet et magnifique. Une héroïne courageuse et battante que je me suis empressée de suivre et d’encourager. Une atmosphère suffocante et anxiogène. Une dystopie où cette réalité est juste effroyable. Louise Erdrich n’a pas peur de nous bousculer et de nous montrer les choses telles qu’elles sont. Une lecture qui insidieusement vous interroge sur ce que nous serions prêts à endurer face à une situation complexe. Cette histoire fait malheureusement, dans une moindre mesure, écho à la situation sanitaire que nous traversons tous. Pourtant ce texte a été écrit bien des années auparavant, avant d’être sorti du tiroir. L’ENFANT DE LA PROCHAINE AURORE est un roman surprenant, bluffant et intriguant. Il ne sera pas mon préféré de l’auteure mais j’approuve l’audace dont a fait preuve Louise Erdrich. Une audace téméraire où la magnificence de l’humain est au cœur d’une histoire prodigieuse ! Laissez-vous tenter !10
- Laure Dumas- 15/10/2021BofJ’ai essayé, mais je n’ai pas réussi aller au bout. Impression de déjà vu mais en moins bien. Tout est suggéré mais on ne sait pas vraiment de quoi il s’agit, je n’ai pas accroché01
- Aude Bouquine- 14/11/2021Le récit d’une jeune femme enceinte à la recherche de ses origines…En commençant ce roman, il vous sera difficile de ne pas penser à « La servante écarlate » de Margaret Atwood ou même à « Betty » de Tiffany McDaniel. D’une part parce que le lecteur plonge dans une forme de roman post-apocalyptique, mais aussi parce que l’héroïne est indienne. L’action se déroule à Minneapolis, États unis. Le pays est gouverné par un régime autocratique à forte obédience religieuse. Il semble que les femmes aient beaucoup de mal à avoir des enfants en bonne santé. Celles qui se retrouvent enceintes sont raflées, emmenées dans des hôpitaux dont elles ne sortent jamais. Pourquoi ? Dans quel but ? Que deviennent les bébés ? Le roman s’ouvre sur le personnage de Cedar Songmaker, née Mary Potts. Cedar a été adoptée par un couple de catholiques blancs, mais ses origines sont indiennes. À l’heure où Cedar se retrouve enceinte de 4 mois, l’obsession de retrouver sa famille biologique se fait de plus en plus urgente. Elle a le sentiment d’avoir été volée d’une partie de son histoire, des combats de son peuple, d’être « devenue ordinaire ». En ces temps troublés, Cedar a également un besoin irrépressible de savoir si sa famille biologique a souffert de tares génétiques, ou de maladies graves. Ces histoires anxiogènes qui se racontent sur l’enlèvement de toutes les femmes enceintes accentuent cette nécessité instinctive de connaître son histoire personnelle. Nous revoilà dans un roman où le corps des femmes devenu la propriété/ la préoccupation de tous et l’état de la fertilité déclinante sont les thématiques principales du récit. Ce corps est associé à la survie de l’espèce et au lieu de survivre, l’espèce régresse. Les femmes mettent au monde des enfants « imparfaits », peu viables, avec des « anormalités du néocortex », nés dotés de tares incompatibles avec la survie de l’espèce. Les organes génitaux des garçons se développent mal ou pas du tout, et il naît donc plus de filles que de garçons. Le gouvernement se met alors en quête de trouver des bébés « originaux » qui ne seront pas frappés de gènes récessifs. Il est laissé au lecteur le soin d’imaginer combien de bébés naissent en bonne santé, combien meurent, quelles sont les actions entreprises, le vrai sujet développé par Louise Erdrich n’est pas là. Le focus est avant tout mis sur Cedar, 24 ans, qui découvre la maternité et ouvre un dialogue émouvant avec ce bébé qui grandit en elle. Elle imagine tous les développements qu’il subit, les aptitudes qui naissent, le poids qu’il fait, les neurones qui se développent. Elle lui confie ses pensées, ses craintes, ses émotions et leurs histoires respectives. Parallèlement, avant de mettre cet enfant au monde, c’est aussi vers elle-même qu’elle se tourne : qui est-elle, d’où vient-elle ? Être née Indienne Ojibwé fait d’elle une personne à part, sans doute avec des combats à mener, une histoire à défendre, des légendes à transmettre. Bien plus passionnant que d’être blanche au milieu de tous les autres blancs. Cette famille idéalisée, ces parents élevés au rang de demi-dieux dans son imagination vont devenir réels… et apparaître somme toute bien ordinaires. C’est le monde autour d’eux qui est « extraordinaire ». Le choix narratif du témoignage d’une mère à son enfant sous la forme du journal intime rend le texte très attachant, parfois bouleversant puisque l’on suppute que toute l’humanité peut s’arrêter demain. Si toute cette partie largement embellie par la plume très poétique de Louise Erdrich, par ces instants d’émotions pures de mère à enfant ou de parent à fille, les réflexions pertinentes sur la parentalité, la maternité, le lien intime entre parent adoptif et parent biologique, l’éclairage des différences entre les croyances indiennes et le catholicisme, je suis plus mesurée sur la seconde partie, voire assez circonspecte, mais aussi frustrée. L’auteur apporte très peu de précisions sur ce monde futuriste, n’explique pas ce qui a amené l’humanité sur ce chemin, laisse des blancs, des vides, des questions sans réponse. Beaucoup de questions… De quoi rester sur sa faim… Il m’aura manqué un peu de Betty, un peu de Margaret pour asseoir le roman dans un temps historique et dans une époque singulière. J’aurais aimé en savoir bien plus sur ce futur imaginé, avoir plus de précisions, être immergée dans une idéologie, dans un nouveau fonctionnement, dans le développement de ces problématiques inédites qui auraient excité ma curiosité. J’attendais une vraie dystopie et j’ai fini par être un peu lassée par les fuites, les captures, les évasions. « L’enfant de la prochaine aurore », dont le titre original est « Future home of a living God » met d’abord en lumière le lien maternel, cet attachement immédiat envers un être pas encore né, cet amour qui dévaste tout sur son passage et autorise toutes les folies, toutes les prises de risque, tous les affrontements. C’est un très beau témoignage d’une mère à son bébé, poétique, parfois même lyrique dans lequel beaucoup de femmes vont se reconnaître. C’est aussi une ode au corps des femmes, celles qui donnent la vie, celles sans lesquelles l’humanité n’existerait pas et la promesse qu’elles se battront jusqu’au bout pour continuer à disposer de leurs corps comme elles l’entendent.00