Milwaukee blues

Chaque personnage raconte dans son chapitre la relation qu’il a eue avec Emmett, et l’ensemble nous donne à voir un homme avec une jeunesse pleine d’ambition, l’âge adulte assombri, une mort retentissante. Pour tous ou presque, il est temps que cela change, car cela suffit ! L’écriture est pleine de vie, sensible, touchante. Et nous fait espérer que oui, ça va changer !

Panorama réaliste et dur de l immigration et l insertion des noirs aux Etats Unis. Être afro américain dans les états du sud. Pourquoi afro américain ? On ne dit pas Euro américain ?

Un roman lu avec une désagréable sensation de parjure. Une vision trop émotionnelle par rapport à la véritable histoire. À l'instar de Mur Méditerranée, je pense être resté encore assez hermétique à la plume de Dalembert. Pourquoi ? Trop "facile", j'avais la désagréable impression que tout était couru d'avance. Trop "inspiré" du fait réel, j'en viens à me demander quelle était la plus-value du roman par rapport à la véritable histoire. Trop "caricaturaux", les personnages qui se sont succédés dans le récit ont tous tenus leurs rôles assignés, sans écart. Et cette ribambelle de témoignages en première partie m'a très vite lassée : l'institutrice dévouée, la meilleure amie qui en pinçait, l'ex petite amie blanche comme neige, l'ancien dealer en rédemption. Peu de reliefs pour des chapitres figés dans un contexte, sans prendre un nouveau souffle. J'imagine que l'auteur s'est lancé en réaction à ce qu'il avait vu passer à la TV. Je trouve que les mots lui ont manqué, et que la résonnance qu'il aurait pu apporter à cette crise sociale s'est noyée dans une recherche de pathos et d'appels du pied à notre propre ressenti. Malgré cet arrière goût du parti pris un peu trop prononcé, l'écriture est très conventionnelle et accessible pour qui veut se plonger dans cet événement qui prend la couleur d'un tournant historique.

Ce livre, librement inspiré de l’histoire de Georges Floyd assassiné par des policiers, est un roman choral. On découvre peu à peu ceux qui ont connu Emmett, homme noir mort sous la main d’un policier blanc à Milwaukee aux USA. C’est très bien fait, on voit comment ce jeune homme promis à un brillant avenir sportif, retombe dans l’anonymat et la vie quotidienne faite de petits boulots pour nourrir ses trois filles, abandonnées par leurs mères. L’histoire débute avec le gérant pakistanais qui a prévenu le 911 pour un faux billet. Il se le reprochera toute sa vie. Puis c’est son institutrice, son coach, sa fiancée, son entourage qui prennent la parole et nous font découvrir cet homme meurtri par la vie. Beaucoup de similitudes avec l’histoire de Georges Floyd et une critique de l’Amérique Trumpienne. Une leçon : mieux vaut être antiraciste que non raciste ! A lire impérativement.