Le joueur d'échecs

Confinement oblige, parfois nous avons des petites périodes où l’ennui vient frapper à la porte de notre intellect. C’est ce qui m’est arrivé hier soir, et en regardant dans ma bibliothèque, j’ai remarqué un petit livre de cent pages à peine nommé « Le Joueur d’Echecs ». L’état et l’odeur de cet ouvrage (odeur que j’adore) me disait que je n’avais surement pas dû acheter ce livre neuf. Stefan ZWEIG est un auteur que j’adore. Parti trop tôt car il ne supportait pas ce que le monde devenait à son époque, il a tout de même eu le temps d’écrire de magnifiques livres emprunts de beaucoup de délicatesse et de phrases merveilleusement tournées. Je viens de finir en plus de cela la série Queen’s Gambit qui m’a donné envie de jouer de nouveau aux échecs, alors quel bonheur de me replonger le temps de quelques minutes dans ce monde rempli de cases noires et blanches.   A l’instar de la série sur le même thème de fond, Zweig décrit avec une grande sensibilité la dichotomie qu’a pu créer ce jeu pour Mr. B. Une passion qui l’a sauvé de la torture de la solitude, mais qui l’a aussi rendu obsédé à en perdre la raison. Un récit nous montrant que nous pouvons aussi être autant prisonniers physiquement que mentalement. Difficile d’en dire plus sans en dire trop. Lire ce court roman nous permet d’être aussi une oreille attentive à ce Mr. B dont ses mésaventures rendent les parties racontées dans ce livre bien secondaires.

De son vrai nom allemand, Le joueur d'échecs est le jeu royal. Car il ne s'agit pas ici d'un échec, mais bien d'une victoire sur plusieurs plans qui nous est contée. Voilà une nouvelle enchâssée comme sait le faire Zweig : un format assez batard sur le schéma de Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme. La victoire est en effet double : celle de Monsieur B. sur un illustre et vulgaire champion de l'art, Mirko Czentovíc, et celle de l'imagination du prisonnier qui échappe aux tortures psychologiques de la Gestapo. Provenant d'un auteur aussi rêveur que Zweig, on lui reconnaît là encore un drame intense : les dangers et le salut d'un homme qui usa de toutes ses forces mentales pour dompter l'adversité. Ça se lit, ça s'apprécie... Le tout en moins de deux heures. C'est un aperçu saisissant de la tension de ces années mutilées par la guerre !

Je ne me lasse pas de cette histoire, courte, mais intense. Magnifiquement lue par Édouard Baer. Où comment un homme tourmenté par les nazis a trouvé le salut avec un livre de partie d’échecs et raconte son histoire au narrateur. Comment ils se rencontrent sur un bateau avec le champion d’échec mondial. Le narrateur nous emporte dans la lente décente aux enfers du pauvre homme dans la partie d’échec qui aura lieu entre les deux hommes, le rescapé de guerre et le champion. Un récit prenant!

A lire absolument !!!

Pouahh j’ai rarement été aussi concentré pendant une lecture que par celle de ce livre étant moi même amateur d’échec ou comme dit dans ce livre « joueurs de troisième zone » 😹 j’ai juste adoré que ce soit le contexte historique ou les personnages comme Czentovic qui m’a fait pensé à Magnus Calrsen dans sa description ou encore le Dr B qui est un joueur un peu fou ou du moins semblerait avoir des problèmes psychiques qui possède une manière de jouer et de se comporter comparable à une fusion entre Bobby Fisher et nakamura 😭 sérieusement ce livre est incroyable