Vert-de-Lierre

(Retrouver tous mes avis lectures sur mon instagram @ocean.ofbooks) Un coup de cœur pour cette lecture qui m'a conquise du début à la fin Je vous présente "Vert-de-Lierre" de la talentueuse Louis Le Bars (et oui encore une fois) publié aux éditions Noir d'Absinthe. Cette fois-ci l'autrice nous présente un écrivain, Olivier Moreau, en manque d'inspiration et à la recherche de la Muse perdu. Il décide pour cela de s'offrir 2 semaines afin de retourner dans le village de sa grand-mère et mettre de l'ordre dans son esprit. Cependant, entre les souvenirs retrouvés de son enfance mélanger à des visions, des rencontres pour le moins étranges et une enquête sur un mystérieux personnage de conte local que l'on surnomme le Vert-de-Lierre, Olivier ne reviendra pas idem de ce séjour. Sa rencontre la plus marquante, Rose une femme à la beauté sans égale, le révélera et ne manquera pas de le métamorphoser à jamais. Ne soyez pas naïf, l'amour n'est pas toujours rose, il peut être parfois d'une tout autre couleur. Oyez oyez fan de l'étrange, du surnaturel, du fantastique et du romantisme noir, c'est oeuvre est pour vous sans nul doute possible. Louise ici, à recolter et semer les graines d'un conte, qui n'a de cesse de grandir au fil des pages afin de nous offrir un final des plus exquis. "Retiens surtout ceci: il est difficile, cruel, mais exaltant, d'être différent."

Olivier rentre dans le petit village de sa grand-mère obsédé par une légende qui le hante depuis l'enfance : celle du Vert-de-Lierre, une sorte de vampire végétal qui vole la sèves des jeunes filles en fleur. Là, il rencontre Dahlia et sa nièce Rose, dans leur manoir au jardin envoûtant, et son obsession change de cap : il pense à Rose le jour, la nuit, et entre les deux. Rose lui confie alors un roman, dont Olivier mettra un temps scandaleusement long à réaliser qu'il n'est pas si romancé que ça. Franchement, poto. La solution était évidente dès le chapitre deux, et il a fallu qu'elle te tienne la main jusqu'au dénouement. Faut prendre des vitamines, gros. J'ai eu le plaisir de rencontrer Louise Le Bars en dédicace (plaisir pour lequel je remercie sa formidable éditrice, Morgane Stankiewiez) et de parler longuement avec elle de vampires et des formes du monstre. Forte de cette conversation qui fut l'une des plus profondes et passionnantes que j'ai pu avoir depuis longtemps, je suis repartie avec Vert-de-Lierre sous le bras. Louise Le Bars a un style fleuri, un peu suranné, très maitrisé, une narration d'un autre temps au charmant goût de madeleine de Proust pour qui apprécie la littérature du XIXe (c'est mon cas). Le roman est court, presque trop, tant j'aurais aimé qu'elle traîne un peu plus, développe certains axes de l'histoire, certaines situations et certains personnages. Ah, le plaisir de nous faire une Théophile Gautier là, qui passe 200 pages à décrire des ruines au soleil couchant avant de jeter son héros dans les affres de l'homosexualité surprise... Voilà, mets-nous dans l'ambiance ! Mais je m'égare. J'ai traversé le roman un peu essoufflée du rythme soutenu de l'action, et il me manque un peu de terreau dans lequel planter mon imagination. Il manque des feuilles à l'arbuste de l'histoire, et c'est dommage, parce qu'il sent très bon cet arbuste. Ceci n'était pas vraiment, comme on me l'avait promis, une histoire de vampires. Cependant, tous les monstres sont bons à prendre. Surtout quand ils sont éco-friendly.

Louise Lebars nous offre une histoire fantastique teintée de romantisme et de romanesque. Elle manie si bien les mots que l'on se laisser bercer par sa plume enchanteresse. Un délice pour les lecteurs qui aiment les plumes délicates. Je me suis délectée de cette histoire poétique qui nous offre de découvrir le mystérieux lierreux, cet être démoniaque qui se nourrit de sève. Mention spéciale à la couverture qui est sublime et les pages qui sont ornées de lierre.