Testament à l'anglaise

A travers ce roman, Jonathan Coe aborde avec justesse les problématiques sociales, politiques et économiques de l'Angleterre des années 80/90. Véritable satire politique de l'establishment, force est de constater que ce roman est encore fortement d'actualité... L'histoire en elle-même est captivante et le style évolutif du roman permet de ne pas s'ennuyer une seconde. Mention spéciale pour la dernière partie du livre qui m'a tenu en haleine comme rarement au cours de mes précédentes lectures. Je recommande vivement !

Ce livre est une satire de la bourgeoisie anglaise et des liens familiaux sur fond d'enquête suite au décès d'un des frères Winshaw, famille d'aristocrates dont l'argent et le pouvoir sont au centre. On se croirait dans une partie de Cluedo géante mais avec de l'humour à l'anglaise et de l'esprit ! C'est un régal !

Grâce à des personnages délicieusement immondes, l'auteur nous dessine le portrait au vitriol d'une Angleterre thatchérienne avide et cynique. Tous surfent sur la vague d'un libéralisme effréné prôné par Margaret Thatcher. Il y a, entre autre, Dorothy, n'épousant un fermier que pour mieux mettre en place des élevages intensifs, sans le moindre respect de la vie animale, et se dupliquant à l'infini dans tout le pays. Mark, lui, triomphe comme marchand d'armes, peu importe le pays, du moment que cela rapporte gros. Henry, c'est la politique qui le fait vibrer, entre magouilles et enrichissement personnel. Hilary, elle, règne sur la presse et les médias, distillant son fiel à tout va, en faisant et défaisant l'opinion publique, comme bon lui chante, du moment que cela se vend bien. Etc. Tous se gavent des subventions, des déréglementations, du dépècement de leur pays, tels des opportunistes, uniquement stimulés par l'argent, peu importe sa provenance, son odeur et sa couleur... Suite de la critique sur : https://vistemboirs.blogspot.com/2019/10/testament-langlaise-jonathan-coe.html?m=1

Un livre cynique sur l’Angleterre des années 80-90 à travers l’histoire d’une vieille famille anglaise. Un des meilleurs livre de Jonathan Coe.

Johnathan Coe, auteur de cet ouvrage fait se dérouler son ibtrigue dans son pays, l’Angleterre. Cette saga familiale se passe sous le gouvernement Thatcher, vivement critiqué au fil des pages. Une riche famille, anglaise donc, les Winshaw ont la mainmise ou au moins toutes leurs entrées dans les médias, l'agriculture, la politique et l'économie. Le roman commence au décès d’un membre de la famille, le meilleur des Winshaw. Sa sœur Tabitha, a du mal à s’en remettre et accuse son frère d’avoir fait tuer le premier. (Pas d’inquiétude, il y a un arbre généalogique au début du livre !). Depuis son asile, Tabitha fait mandater un écrivain, Michael Owen, pas très connu et tout à fait agoraphobe, pour écrire l’histoire de sa famille. Le lecteur va alterner entre l’histoire d’Owen, de certains membres de la famille Winshaw et de certains malheureux qui ont croisé leur route. Car oui, les Winshaw ne sont pas ce que tout à chacun pourrait appeler des gens biens. Mon avis : J’ai beaucoup aimé le côté puzzle du roman, les personnages qui s’imbriquent d’une histoire à l’autre toujours en suivant le fil rouge des Winshaw ou de Michael sur plusieurs décennies. J’ai aussi apprécié l’humour typiquement anglais de l’auteur, tout en finesse. Les situations sont parfois rocambolesques mais ça passe très bien tant le ton général est agréable à lire et les personnages extrêmement bien écrits. Les personnages sont plus caricaturaux les uns que les autres et j’ai trouvé ça parfait comme ça. Petits bémols cependant sur la fluidité, le roman se déroule sur plusieurs années et il y a régulièrement des sauts dans le temps, en avant ou en arrière. Même si c’est souvent indiqué, il y a aussi beaucoup de changement de narrateur. Cela rend parfois l’histoire compliquée à suivre. Le livre est long, et je dois avouer que certaines parties m’ont intéressées plus que d’autres. Perdre le fil du « qui est qui » dans une partie moins intéressante est vite embêtant. Enfin, la lecture se passe bien, l’intrigue s’est mise en place, les révélations (attendues ou non) se succèdent jusqu’à l’épilogue final et là, badaboum, la fin a pour ma part, fait retombée ma lecture comme un soufflet. J’ai eu du mal avec certaines parties que j’ai trouvé fort peu crédibles et d’autres complètements téléphonées. J’en attendais plus de cette fin au vu de la qualité du roman.   Mes plus :  - Humour anglais - Plume - Personnages hauts en couleur   Mes moins : - Manque de structure - La fin