Lumière d'été, puis vient la nuit

Jón Kalman Stefansson nous transporte dans le quotidien des habitants d’un petit village islandais. Un peu comme les autres, fait de particularismes, de figures marquantes. Dire que Stefansson écrit merveilleusement bien serait réducteur. Il est probablement l’un des auteurs contemporains dont l’écriture est la plus belle et sensible. Il faut lire ce livre comme il faut lire l’ensemble de son œuvre. Cet homme, qui est avant tout poète, est un conteur doublé d’un magicien. « Lumière d’été, puis vient la nuit » est un morceau d’humanité donné à la multitude, écrit avec simplicité et poésie, servie encore une fois par une excellente traduction d’Éric Boury. Un vrai bonheur...

Jón Kalman Stefánsson est sans doute l’un des plus grand auteur de sa génération. Il connaît l’âme humaine parfaitement qu’il décrit avec poésie et douceur. Ses personnages sont attachants, mais surtout son style affidé surplombe l’ensemble avec grâce. C’est le second roman que je lis de l’auteur et ce n’est certainement pas le dernier !

L'écriture de Stefansson rend le quotidien beau, et sa poésie qu'on retrouve partout dans le texte nous permet de voir le banal à travers des yeux curieux. Le fait de décrire un village en passant d'un personnage a l'autre, et sans chronologie claire, le rend intéressant et intriguant. Mais il empêche parfois aussi de s'attacher aux personnage et de ressentir leurs émotions. Voir la beauté dans l'ennui est une belle expérience.

De sa plume poétique, J Kalman Stefánsson arrive une nouvelle fois à retranscrire les confins d’une Islande segmentée géographiquement et culturellement parlant. En y glissant des bribes de vie, les horizons s’y animent et les chemins s’y croisent.

La vie d'un petit village islandais et de ses habitants sous la plume poétique et humoristique de son auteur : un menuisier qui est aussi policier, alcoolique et amateur de poésie, une postière qui est aussi colporteuse de ragots, un directeur d'usine qui devient astronome après avoir rêvé en latin... Des séries de portraits qui contrastent avec les paysages âpres de l'Islande et ses tempêtes. Comme une aurore boréale, Jón Kalman Stefánsson nous laisse sans voix.