Profanes

J’ai découvert cette autrice avec sa nouvelle « les demeurés « , et j’ai voulu aller plus loin avec elle. J’ai sélectionné ce roman au hasard, car dispo en occasion, et bien m’en a pris. J’ai retrouvé son écriture si poétique, son style de construction des phrases et chapitre si particulier. L’histoire est belle et elle mérite d’y passer quelques heures à la découvrir. J’ai découvert le sens étymologique de Profane.

Un livre dont le récit monte doucement en puissance, où chacun des protagonistes se dévoile peu à peu et où les liens se créent, se tissent petit à petit… poétique et douloureux, doux et puissant, tout est question, comme dans la vie, tout simplement… j’ai beaucoup aimé cette atmosphère et la qualité de la plume…

Le lecteur est dans l'expectative. Il pénètre dans cette grande maison par la petite porte, chaque personnage cherche sa place, un balai savamment orchestré par ce vieux monsieur qu'est Octave Lassalle. Le passé et les émotions enfouies ressurgissent peu à peu. Un très bon moment de lecture. (18/01/2016)

Ancien chirurgien, Octave Lassalle vit seul en sa maison où demeurent des fantômes… Celui de sa fille, morte accidentellement à 17 ans, celui de sa femme, partie au Canada natal, de n’avoir pu le supporter. Au crépuscule de son existence, Octave cherche des lueurs et réveille son antre et son âme, en s’entourant de quatre jeunes gens dont les fêlures laissent passer leur lumière. Ce sera la maison comme un ventre, où s’adresseront les sentiments, où renaîtra un passé enterré, un journal oublié. Une foi en l’humain, une croyance au profane, un goût pour les haïkus et les arts éclairent cette fin de chemin… Beau roman, teinté de délicatesse et de nuances, de clartés et de noirceurs, la fin m’a laissé sur ma faim…

Une ode à la vie. Oscar, chirurgien à la retraite, organise sa fin de vie tel un chef d'orchestre. Il constitue une équipe; Yolande, Hélène, Béatrice et Marc partageront les derniers moments de sa vie. Des gens aussi différents qu'uniques, à chacun.e son rôle, à chacun.e ses tranches de vie avec Oscar. Chacun.es d'elleux devra lutter contre ses abîmes et c'est l'un.e avec l'autre, l'un.e pour l'autre qu'ils y parviendront . Avec une plume aussi douce que puissante, Jeanne Benameur nous montre qu'ici, la seule foi qui vaille est celle que l'on a en l'Humain. Citation : "Tentative. Un mot qu'il aimait. C'était celui qu'il employait pour baptiser le fait de vivre: une tentative. Un mot humble, qui donne le droit de se tromper, d'errer, de recommencer."