Dans la forêt

Il est difficile pour moi d'écrire cette chronique. C'est comme si mon esprit était embrumé lorsque j'essaye de donner mon avis sur ce roman. Comme s'il était impossible de décrire si j'ai aimé ou non. C'est un récit lent et pesant, parfois rempli de terreur, parfois adouci par l'espoir. C'est une histoire à laquelle on peut s'identifier. Un monde et une société qui tombent, où le danger sont les maladies et la violence... où le danger réside en les autres finalement. Nous suivons un bout de famille qui tente, tant bien que mal, de survivre dans leur maison isolée en forêt. Les drames et les traumatismes vont s'enchaîner, les peines s'intensifier, laissant des cœurs meurtris incapables de guérir, incapables de s'adapter. Nous suivons des âmes en quête d'un ancien monde, qui n'existera jamais plus. La relation entre les deux sœurs est tantôt fusionelle et tendre, tantôt conflictuelle et toxique. Tout ce qu'il y a de plus naturel dans un monde normal ou apocalyptique. Mais c'est une relation forte, aussi solide qu'un rocher, représentant un confort certain dans ce nouvel univers ou l'avenir est incertain. J'ai grandement apprécié ma lecture, même si la lecture à ou s'avérer lourde au vue des thématiques qui vous prennent aux tripes. Cependant, un point m'a énormément chagriné. Je suis obligée de le souligner dans cette chronique. ⚠️ SPOIL ici : L'une des deux sœurs va subir un v*ol. Ce n'est pas ce qui m'a choqué, car je m'y attendais. C'est une atrocité présente dans notre société actuelle, qui serait forcément plus présente en cas d'effondrement de celle-ci. Ce qui m'a choqué... c'est la suite. L'inc€ste entre les deux sœurs. Car oui, elles font l'amour. Pourquoi ? Car la deuxième sœur voulait qu'elle se réapproprie son corps. Elle aurait très bien pu le faire par 1000 autres manières différentes, pourquoi pas via la mastrubation. Mais non. Ressentir du plaisir via un inceste était apparemment un choix judicieux pour l'auteur. On ne parle pas de sœurs nées après ou durant l'apocalypse. On parle d'une fratrie née bien avant tout cela: elles sont jeunes adultes et cela fait à peine 1 an et demi/2 ans que le monde a commencé à s'effondrer. Elles ont donc toutes nos constructions sociales et nos mœurs : l'inc€ste c'est mal. Évidemment, je comprends la dimension de solitude que ressentent les deux sœurs, isolées de tout. Mais cela nous amène forcément à une banalisation de cet acte. Et pour preuve : l'acte dure une demie page et l'auteur ne reviendra plus jamais dessus. Comme si cela ne s'était jamais produit. Évidemment, aucun intérêt scénaristique... Quel dommage, à mes yeux, cela a perverti leur relation et gâché ma lecture. Si j'avais pu retirer ce passage du roman, cela aurait été une très bonne lecture. Mais étant donné que je ne peux pas le retirer.... je suis mitigée pour mon avis final.