Les mal-aimés

J’ai été attiré par ce roman à la minute où mes yeux se sont posés sur la quatrième de couverture. On y découvre un fait historique : les bagnes pour enfants, au 19ème siècle dans les profondeurs des Cévennes. Habitant non loin de là, ça m’a tout de suite intrigué et j’ai voulu en savoir plus. L’histoire est terriblement prenante. Elle m’a tenue en haleine du début à la fin. On y suit plusieurs personnages, pour certains ayant travaillé au bagne, qui plusieurs années après sa fermeture vivent d’étranges événements, qui les poussent à croire que les fantômes des enfants sont revenus pour se venger. Plus que l’histoire en elle-même, c’est tout un mode de vie que l’on découvre. La campagne profonde où certains secrets sont inavouables, dans un coin de pays où le climat est rude et rend la vie bien difficile. La culpabilité et les remords rongent les habitants, qui n’aspirent qu’à une chose : expier leur péchés dans l’espoir d’accéder au paradis après leur mort. Seul ombrage au tableau : la fin. Je l’aie trouvé légèrement expédiée et j’aurais aimé en savoir un peu plus sur ce qu’il advient du personnage de Blanche, pour lequel je me suis beaucoup attachée. En bref, ce livre est à lire ! Cependant attention aux âmes sensibles !

Difficile à lire dans le sens où la vie relatée est tellement « inacceptable » ... C’est cependant la réalité. L’exploitation et la récupération des jeunes enfants dans les fermes. Ce livre se lit relativement vite mais il faut avoir le cœur bien accroché !

On plonge dans l histoire, dans une page d histoire, les personnages et leur vie pour n en ressortir qu à la fin. Noir et terrible mais captivant.

Quatrième de couverture : 1884, aux confins des Cévennes. Une maison d'éducation surveillée ferme ses portes et des adolescents décharnés quittent le lieu sous le regard des paysans qui furent leurs geôliers. Quand, dix-sept ans plus tard, sur cette terre reculée et oubliée de tous, une succession d'événements étranges se produit, chacun se met d'abord à soupçonner son voisin. On s'accuse mutuellement du troupeau de chèvres décimé par la maladie, des meules de foin en feu, des morts qui bientôt s'égrènent... Jusqu'à cette rumeur, qui se répand comme une traînée de poudre : « ce sont les enfants qui reviennent. » Comme si le bâtiment tant redouté continuait de hanter les mémoires. Porté par une écriture hypnotique, le roman de Jean-Christophe Tixier, portrait implacable d'une communauté rongée par les non-dits, donne à voir plus qu'il ne raconte l'horreur des bagnes pour enfants qui furent autant de taches de honte dans l'Histoire du XXe siècle. Un roman noir, très noir. C’est dur. C’est cru. Mon enthousiasme pour cette écriture qui n’était pas sans me rappeler celle de Franck Bouysse, a laissé place à une certaine lassitude à lire la cruauté humaine. L’ignorance n’autorise pas et ne pardonne pas tout. Ici, on vit dans la crasse humaine du 19ème siècle. La bêtise et la méchanceté sont de mise. Les "âmes" pures n’existent pas, même si par moment elles semblent émerger. Si je n’avais pas été portée par l’amplitude de cette écriture, je ne serai pas allée au bout de ma lecture, car finalement il n’y a rien dans toute cette sordidité en dehors de la misère humaine.