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Résumé
Confondre, comme on le fait souvent, "violence" et "agressivité", c'est méconnaître la spécificité d'une violence naturelle innée, nécessaire à la survie de l'individu (et de l'espèce) ; ce que Jean Bergeret appelle la violence fondamentale. Travaillant sur certains aspects peu connus du mythe d'Œdipe, sur des écrits psychanalytiques ou sur des exemples de pratique clinique, l'auteur montre le caractère naturellement diachronique de l'articulation violence/sexualité. Les relations affectives du nouveau-né avec ses deux parents ne comportent ni sentiment d'amour, ni sentiment de haine, tout se réduisant à une violence radicale réglée par la loi du "Moi ou l'autre". En revanche, l'interaction constante et progressive de l'imaginaire de l'individu avec les imaginaires de son entourage conduit, à travers toutes les crises marquant l'enfance et l'adolescence, à la structure mentale ambivalente qui caractérise le psychisme de l'adulte. La place essentielle qu'occupe la violence fondamentale dans la structuration de la personnalité apparaît ainsi à double titre : d'une part, comme composante primaire des instincts de conservation, d'autre part, comme support à l'étayage de la pulsion libidinale, étayage qui débouche sur la créativité. Cet ouvrage, synthèse de nombreuses années de recherche, est, au même titre que la Personnalité normale et pathologique, remarquable par la clarté de l'exposé et la pertinence des exemples développés. Il ouvre, dans le cadre d'une réflexion freudienne, des perspectives nouvelles quant aux bases universelles les plus primitives des rapports entre les humains.