Le grand soir

J'ai adoré l'histoire, le contexte, les personnages, le rythme 😍. En revanche même si on sait ce qui est advenu de Jeanne, toute la lumière sur le personnage n'est pas faite à la fin. Idem sur le prologue, concernant les Desroselle on ne sais pas ce qu'ils deviennent... Dommage 🥴

Louise Michel est morte, la révolte lui survit mais la république (sur)veille… Jeanne, issue de la bourgeoisie, a quitté sa famille de sang et d’idées pour s’émanciper et avorter le vieux monde… Sa disparition et sa recherche sont le prétexte à rencontrer une galerie de personnages réels et fictifs du monde ouvrier et révolté de 1905. Le récit se déroule dans les jours qui précèdent l’histoire du premier mai et le frisson de voir tomber Paris. Des personnages sales et magnifiques, poisseux et tragiques pour ce polar historique et féministe.

Ce livre aura sa place sur le podium des livres que j'ai le moins aimé ! Je ne suis jamais entrée dans le l'histoire, les personnages sont fades, il ne se passe pas grand chose et quand enfin il y a une information qui fait un peu avancer l'intrigue, elle arrive comme un cheveux sur la soupe. Il y a des passages de violence que j'ai trouvé gratuite car ils arrivent tout aussi soudainement sans raison.. Peut-être que c'est parce que je n'était pas dedans mais je n'ai pas senti monter une pression qui pourrait expliquer les passages à l'acte. A partir de la moitié du livre je n'ai lu que quelques passages par ci par là pour avoir le dénouement qui était aussi ennuyeux que le reste et tellement simpliste et prévisible. Il ne faut pas s'attendre à une enigme qui vous tiendra en haleine et vous surprendra ! En refermant le livre j'ai été contente de ne pas avoir plus perdu mon temps à lire la seconde moitié !

Les révolutionnaires rêvent tous de ce fameux grand soir, l'anéantissement de la société capitaliste et de l'instauration d'une société plus égalitaire. Dans le grand soir Gwenael Bulteau nous conduit dans une intrigue policière au travers les mouvements de révolution prolétarienne sous la 3ème Republique. Au lendemain de l'inhumation de Louise Michel, en janvier 1905, Jeanne, une jeune femme issue dela bourgeoisie disparaît. Lucie sa cousine se lance sur ses traces. Comme à son habitude Gwenael Bulteau ne noie pas le lecteur dans de trop nombreux détails historique. Il laisse la part belle aux femmes comme Madame Sorgue et Madeleine Pelletier, figure de l'histoire de la révolution anarchiste et de l'émancipation des femmes. En 1906 la contestation sociale était forte et pleine d'espoir nouveau, de lendemains qui chantent. L'auteur ponctue son recit de faits historiques tel que la catastrophe de Courrieres en mars 1906, l'attentat raté du pont d'Argenteuil fin avril 1906 et le 1er mai 1906 qui devait être debut de cette révolution prolétarienne. Ce roman historique montre également que l'acquisition des droits pour les femmes, comme l'avortement, fut un long et rude combat.

Après la république des faibles, premier roman de cet auteur, on est en droit d’être déçu par ce second roman. J’ai trouvé les personnages et l’intrigue trop peu poussée. Comme si le livre n’avait pas eu le temps d’être peaufiné. Pression de l’éditeur ? Reste le plaisir de se retrouver dans une France qu’on connaît trop peu, celle du début du 20eme siècle qui est très bien dépeinte encore une fois