Le Dieu-Fauve

Excellent one shot. Une bête qui affûte sa sauvagerie et ses instinct de tueur sou une houlette impitoyable, une cour nomade qui cherche à recouvrer sa place au sein d'un empire, et une tempête qui précipite la fin de nombreux parcours. La narration chorale, chapitres chacun couvert par un personnage différent, le style de dessins particulier, traits fluides et aplats sobrement ombrés de noir, la violence de l'histoire de chacun et chacune des protagonistes. Une BD magnifique.

Beau coup de coeur de lecture. Chaque chapitre suit le point de vue successif d'un personnage sur l'histoire, à mesure que se déplie une tragédie centrée sur la vengeance et la répetition de la violence. L'histoire d'un animal qui subit tout la cruauté de la société humaine, et qui lui rend à la gorge. Les deux premiers tiers sont cools à lire, et la narration subjective marche vraiment bien, mais c'est vraiment le chapitre finale puis l'épilogue qui donnent toute sa grandeur à l'album. On en ressort avec le coeur serré, et ce "de toute façon ça ne pouvait pas finir autrement" qui caractérise les bonnes tragédies

Difficile d’entrer pleinement dans cette œuvre. Ce récit et le format narratif impose au lecteur, à mon sens, une place de témoin, extérieur à l’environnement, découvrant cet univers sans y être invité. Cette sensation est peut-être due au nombre important des personnages, qui se relaient dans cette histoire. Les personnages ressemblent à des personnages mythologiques. Présents pour transmettre une morale sans que l’on s’y attache de part notre affecte. L’esclavage, l’horreur de l’oppression, la vengeance, autant de sujets qui que sont présents et semblent trouver une fin morale. Cependant cela me demandera de nouvelles lectures pour identifier clairement les saveurs de cette bd tel un bon vin qu’il faut peut-être laisser mûrir avant d’y prendre goût.

Qui sème la violence récolte la vengeance. Des maîtres et des esclaves, des hommes et des bêtes, nul ne pourra ignorer cette morale. Un superbe album, où les alternances de points de vue servent avec brio un scénario brillant. Un dessin qui traduit à merveille mouvement et vitesse. Un album incontournable. Allez-y les yeux fermés (mais méfiez vous !)

Le monde est cruel quel que soit le regard qu'on lui porte. Quelle différence entre la nuture de l'homme et celle de l'animal. La capture d'un clan de singes aventurés juste un peu trop proche de la limite, des clans d'hommes asservissant toujours plus d'esclaves.