Le dernier festin des vaincus : thriller

Dans « le dernier festin des vaincus », lorsque Naomi Shehann, 16 ans, disparaît de la réserve indienne de Meshkanau, le soir du réveillon du jour de l’an, même sa mère ne s’inquiète pas plus que ça. Il faudra toute la persévérance de Peter son oncle et de Logan Robertson, un jeune flic, pour tenter de briser l'omerta qui entoure cette affaire. Il sera rejoint aussi par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, vont plonger dans l'enfer… Cette lecture a fait écho pour moi à « Pour l’honneur de tous les miens » chez @faubourgmarigny que j’ai lu le mois dernier où je découvrais l’existence de pensionnats pour indiens. Les enfants enlevés à leur famille étaient dépouillés de tout à leur arrivée. De leurs vêtements, de leur identité, de leur culture et étaient très souvent battus et/ou violés, filles comme garçons. Aussi soit les parents ont souffert d’être séparés de leurs tout petits, soit les enfants portent en eux de gros traumatismes vécus dans ces pensionnats s’ils ont eu la « chance » de s’en sortir. C’est donc une fiction inspirée de faits réels. Les autochtones sont très souvent gangrenés par l’alcool et la drogue, dans un contexte de discrimination raciale et de misère. Et force est de constater que la situation actuelle ne s’est pas beaucoup améliorée en dehors de la fermeture de ces pensionnats. « Malgré leurs circonstances et leurs milieux différents, toutes les femmes et les filles disparues et assassinées ont en commun un contexte de marginalisation économique, sociale et politique, de racisme et de misogynie qui, malheureusement, est bien ancré dans la société canadienne. » C’est pour moi une excellente lecture, instructive, addictive et poignante. Une histoire riche qui ne nous laisse pas indifférent. Qui choque et révolte. Je ne peux que vous encourager à la découvrir.

Voici un roman qui nous met dans l'ambiance des les premières pages : c'est angoissant et énigmatique. Inspirée de faits réels, cette histoire est à la fois prenante et percutante : On ne peut pas rester insensible à ce qu’a subi le peuple des innus tant physiquement, que psychologiquement (voire même sur le plan culturel). Mais revenons en à l'histoire : Une jeune indienne a disparu mais cela tombe mal car des négociations sont en courts entre les "blancs" et les innus et peu de recherches vont être effectuées pour la retrouver, la police préférant "étouffer" l'affaire. Mais c'est contre l'avis de ses supérieurs, qu'un policier va continuer l'enquête, aidé par deux jeunes en quête de vérité. C'est deux derniers vont alors comprendre, qu'il n'est pas toujours bon de remuer le passer et de gratter dans la m****... Entre haine, violence, secrets, corruption, trahison, pouvoir,... Le récit s'enchaîne et l'auteure nous secouent avec toutes ses révélations et un final révoltant. Une histoire qui tient la route, avec des personnages forts. J'en ai détesté certaines, aimé d'autres et eu beaucoup de peine pour quelques uns. En bref : l'auteure nous livre un excellent thriller, sombre comme je les aime avec beaucoup de mystères et de rebondissements.

Un thriller anthropologique qui prend aux tripes et qui nous laisse un goût amer et une envie de révolte. On découvre une réserve Innus, un peuple qui subit chômage, drogue, alcool et violence au quotidien surtout les femmes. Un thriller dont la plume percutante dénonce l’injustice, la maltraitance avec des personnages qui sont impossibles a oublier. Une découverte qui me laisse ko debout. Mon premier Estelle Tharreau Auteure mais certainement pas le dernier. À découvrir absolument !

On commence ce thriller sur une scène assez violente : la mort de la jeune innue Naomi Sheehan, le soir du réveillon. Pour la réserve de Meshkanau, c'est un réel drame, encore un, mais pour les flics de Pointe-Cartier, ce n'est qu'une disparition de plus, sans grande importance. Autant classer l'affaire et passer à autre chose. Enfin ça, c'était compter sans trois personnages (que j'ai adooooorés) qui vont se battre pour faire entendre la vérité : Logan, Nathan et Alice. Ce roman est d'une force incroyable, il est sombre, percutant, révoltant. Au delà de l'intrigue policière, captivante dès les premières pages, prenante jusqu'aux dernières, @estelletharreauauteure dénonce la misère, les discriminations, les violences dont sont victimes les peuples autochtones au Canada. J'ai été complétement choquée et bouleversée par ce récit, par les atrocités vécues par les jeunes indiens envoyés dans des pensionnats : abus, violence, famine, privation de toute identité. L'autrice nous expose aussi, et surtout, aux conséquences de ce passé douloureux : alcoolisme, drogue, abus. Ce récit est à la fois intéressant et terrifiant, et je peux vous dire qu'il m'a profondément touchée : je n'en ressors certainement pas indemne. Sachez d'ailleurs qu'il n'existait pas moins de 139 pensionnats autochtones au Canada, et le dernier n'a fermé ses portes qu'en 1996 ! C'est ahurissant. En tout cas, ce roman m'a marquée, et je remercie infiniment Estelle Tharreau de mettre en lumière cette partie de l'histoire dont on ne parle jamais.

J’ai adoré découvrir cette histoire. Tout d’abord le lieu des réserves indiennes en fait une histoire très singulière. J’ai adoré en apprendre davantage sur cet univers. Estelle Tharreau a un vrai don pour donner vie à des personnages ambivalents. Comme dans Mon Ombre Assassine que j’avais lu précédemment, j’ai eu des moments d’empathie avec les personnages, mais aussi des moments où j’étais outrée de leurs actions ou pensées. L’enquête est prenante et très bien ficelée. Je n’ai pas vu venir certaines subtilités de l’enquête et alors le dénouement, le choc absolu. (Oui je me suis faite cueillir, j’étais très loin de la résolution.) Vraiment une excellente lecture que je peux que vous recommander chaudement.