Station Eleven

J’ai dévoré ce roman. La construction de l’histoire est originale et captivante. On se laisse prendre facilement par l’histoire de tous les personnages. Tout cela sur un fond de pandémie, qui est secondaire a mon sens, mais surtout basé sur l’art, ses dérives, la religion, et la survie aussi.

"Station Eleven" est un roman post-apocalyptique qui sous forme de road-trip suit une troupe itinérante de musique et de théâtre, allant de ville en ville (enfin ce qu'il en reste), afin de faire des représentations de Shakespeare ou encore des concerts. Ressemblant à un hommage version artistique de "L'autoroute sauvage" de "Julia Verlanger" , le scénario est classique et efficace de ce côté. Là où l'originalité est présente et fait la différence avec d'autres romans du même genre, c'est qu'en parallèle nous suivons le passé de plusieurs des personnages ou de leurs filiations avec comme fil rouge une bande dessinée passant de main en main durant plusieurs décennies. Les personnages justement, sont bien exploités avec un gros développement sur le plan psychologique. Le rythme alterne entre moments de calme et d'action, mais aussi entre souvenirs et avenir, rencontres et amitiés. Le tout se déroule aux Usa, dans un décor à l'abandon. Si vous aimez le "post-apo" ce roman saura vous combler par sa manière de se démarquer en intégrant l'art comme un sujet fort et rassembleur.

Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord. Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux… Ce livre empreint d'une grande mélancolie pour le monde disparu, d'une grande humanité et aussi d’espoir dans l’homme, n’est pas sans rappeler le roman de Robert Merle "Malevil" non seulement dans le sujet, mais aussi dans l’écriture.

Je vous préviens dès la première phrase de cette chronique: c'est une déception. Voilà, c'est dit ! Les notes sont excellentes, et les critiques, dithyrambiques. Et pourtant, je n'ai pas du tout été touchée ! Je suis entrée dans l'histoire très vite, ça se lit vraiment facilement. Peut être trop, d'ailleurs. J' ai trouvé ça lisse, sans sans grand relief, alors que l'histoire de base me faisait énormément envie ! J'ai trouvé que l'idée de ces populations qui choisissent de reconstruire le monde en repartant de l'an zéro, était vraiment bonne et j'ai donc été déçue qu'elle soit si peu développée. Je ne me suis posée aucune question, je ne me suis pas creusé la tête. Je n'ai pas eu peur, je n'ai pas été émerveillée. L'histoire se termine sur une jolie noté d'espoir mais vu que je n'ai ressenti aucun désespoir... Ça ne m'a même pas touché 🤷🏻‍♀️ Je sais qu'il existe une série tirée du livre, peut être qu'elle me séduira un peu plus.

Voici un livre d'anticipation qui va vous plonger dans les différents temps de l'apocalypse version soft : ni zombies, ni mutants, seulement des femmes et des hommes qui survivent comme ils le peuvent, à leur manière. On aime le fil conducteur choisi par l'auteure : un personnage central, dont on apprendra tout par le regard des autres, à différentes époques avant-pendant-après le cataclysme dévastateur. Tout se fait de manière progressive, avec une fluidité qui met en appétit. On aime également la manière dont la narration porte sur les sentiments que peut provoquer la nécessité de survie, le deuil d'un monde tel qu'on le connaissait. Aucune grandiloquence pour plus d'authenticité, le futur de Station Eleven paraît d'autant plus palpable : à chacun son chemin pour surmonter ses faiblesses.